Journal des Mines (1796-97, volume 6)
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d'endroits, l'existence, dans des temps très-reculés, de vastes travaux souterrains qui n'ont pu avoie " pour objet que l'extraction du mercure : on les distingue sur-tout , d'une -manière bien marquée dans la vallée d'Azogues , à Annadenejos , à las Casas , Guadalperal , Cuebas , Crajeras et SantaFemia. M. Hoppensack croit que le Sisapo de Pline était la petite ville de Chyllon , qui existe encore à une demi-lieue environ d'A Imadcn , et qui doit en effet , avoir été un lieu considérable, si l'on en juge par l'espace qu'elle paraît avoir occupé, et par lé genre de construction de ses bâtimens. Quant au nom d'Almaden, qui signifie en arabe un puits de mine, il- a sans doute été donné par les Maures au lieu où l'on exploitait, de leur temps , avec le plus d'activité., et , par extension , aux habitations qui s'étaient élevées près des travaux. Ces peuples ayant été forcés de céder aux Chrétiens cette partie de l'Espagne , le roi Alfonse VIII donna, en I 206, la ville de Cliyllon et les mines de mercure comprises dans son arrondissement , à l'ordre de Calatrava , comme une récompense de la part que cet ordre religieux et militaire avait eue à la conquête. Les chevaliers de Calatrava firent exploiter ces mines à leur profit jusqu'au milieu du quatorzième siècle ; ensuite le gouvernement jugea à propos de les faire administrer pour son compte. En t 575 , il les afferma aux Fugger, riches négoclans d'Augsbourg , dont les descendans , élevés à la dignité de comtes souverains en Allemagne, subsistent encore avec éclat dans la Souabe. Les conditions de la ferme étaient que ces entrepreneurs fourniraient annuellement dans les magasins
du gouvernement à Séville, 4500 quintaux de mercure, qui leur seraient payés sur le pied de
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( 5 57 ) oc maravédis ( environ 125 'ivres tournois ) le quintal. Les Fugger conservèrent cette entreprise pendant 70 ans, et ils en retirèrent un profit immense. Les richesses de _ces particuliers étaient devenues si considérables , que le souvenir s'en est conservé jusqu'à présent en Espagne , où l'on dit encore proverbialement : II est riche comme un
Fugo-bber
es rico cornu un Fucar. Leur bail étant ter-
miné, le roi d'Espagne prit ces mines à son compte en 1645 , et elles ont toujours été régies depuis au profit du gouvernement. La mine que l'on exploitait alors est abandonnée aujourd'hui : cet abandon a été l'effet d'un incendie qui, en a 69 3, consuma le boisage et occasionna l'écroulement des travaux. Cette portion des mines d'Almaden se nomme la contramina ; elle est à l'ouest de l'ex-
ploitation qu'on a suivie depuis cet accident, Le feu se mit aussi dans cette dernière en 175 5 , et il en fut maître pendant deux ans : ce ne fut que le 27 juillet 17 57 que l'on parvint à rentrer dans les travaux, où l'on trouva même encore des charbons allumés. L'exploitation fut reprise et continuée par un directeur , des officiers et des mineurs allemands , que le gouvernement avait fait venir principalement du Hartz , et qui introduisirent dans
toutes les parties du travail , et sur-tout dans le boisage, une régularité inconnue jusqu'alors. Situation et La ville d'Almaden est située dans la province nature de ces de ta Manche , sur les confins de l'Estramadoure , mine, à vingt lieues environ de Cordoue : on y compte deux mille maisons , et le nombre s'en augmente d'année en année ; elle est située sur une colline élevée d'environ cent dix à cent vingt mètres mais. entourée , au sud et au nord , par de plus hautes montagnes. La- direction générale de cette