Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1796-97, volume 6)

( 766 ) il ne manque que d'être un ouvrage des Romaine pour exciter toute l'admiration qu'il mérite, c'est Je canal d'Aubesagne ou des Herbeys , dans le -val Godemard. Il commence au hameau de Lubac, est alimenté par les eaux de la Sevéraise , et va se terminer au Drac dans le Champsaur. Sa longueur est d'environ i4,,000 mètres. Il a coUté 6o,00 oit aux particuliers qui en ont fait l'entreprise à leurs frais , et qui se dédommagent de leurs avances par la rétribution que leur paient ceux qui veulent faire servir les eaux de ce canal à l'arrosement de leurs terres.

L'île flottante que l'on a comptée parmi les merveilles du Dauphiné, sous le nom de la Motte ou le Pré-qui-tremble , est à un myriamètre environ au sud-sud--est de Cap, dans le territoire de la com-

mune de Pillautier ou Pelhotier, au pied de la montagne de Seuze ou Sauze. On trouve dans quelques montagnes de cette partie des Alpes , des ours et des chamois. L'agriculture est meilleure dans ce département que dans celui des Basses-Alpes. Les gazons dont les momagnes alpines sont couvertes à la faveur de l'hu-

midité constante qui règne dans ces hautes régions de l'atmosphère, empêchent les dégradations que lés eaux pluviales occasionnent dans les montagnes moins élevées. Les terres des vallées ne reposent jamais , et leur fertilité est toujours égaiement grande. Les paturages sont exceIlens et nourrissent de nombreux troupeaux : à la vérité , des rochers

arides resserrent l'étendue de terrain propre à la culture ; mais l'industrie des habitans agrandit en quelque sorte ce qui leur en reste par le parti qu'ils savent en tirer. Ils ne reçoivent pas seulement dans leurs paturages les moutons de la plaine ; ils ont aussi

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aussi dès bestiaux sédentaires dont les fumiers , amassés pendant l'hiver, augmentent la fertilité naturelle du sol. Il vient du département des Bouchesdu-Rhône 200,000 moutons, paître, saison, dans les montagnes autour dedans la belle Gap. Il y a une race de bêtes à laine du pays, nominées Ravats , dont les toisons pèsent en suin jusquà 8 livres. Dans aucune partie de la France' l'art d'arroser les terrains n'est mieux entendu. Les eaux sont conduites , par des pentes réglées, le penchant des montagnes , et distribuées long dit terres labourables comme sur lés prés. Dessur les forêts de mélèzes couvrent une partie des montagnes principalement de celles qui avoisinent Briançon depuis le Lautaret jusqu'à Pragelas et Pignerol. La manne qu'on recueille sur ces arbres, en fructidor, sur les branches les phis exposées an soleil et dont l'écorce est la plus déliée , est plutôt un objet de curiosité que de revenu : mais la térébenthine qu'on en retire est un article de commerce ; elle découle d'elle - même par les crevasses de l'écorce et par des incisions qu'on fait à l'arbre au printemps et en automne ; un mélèze vigoureux peut en donner 6 à 7 livres par an pendant 4.o ou 5o années. On remplit des outres de cette résine encore fluide , et c'est ainsi qu'on la transporte _à Briançon ou à Lyon., Le bois de mélèze est aussi d'un grand

on

peut même dire qu'on en abuse , car on enusage construit jusqu'aux parois des maisons, en mettant ces arbres équarris les uns sur les autres , comme on fait dans le nord de l'Europe avec le sapin : la résine qui transsude enduit ces parois et en ferme Mais ce qui devrait engager sur-tout à les joints. respecter ces arbres et à les multiplier, c'est l'abri qu'ils procurent au pays , et la protection qu'ils accordent Journal des Mines, Messidor an V,