Journal des Mines (1796-97, volume 6)
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être plus poreuse , sans quoi l'eau ne filtrerait pas facilement : c'est pourquoi l'on met une plus grande quantité de sel lorsqu'on fait des jarras , qui sont beaucoup plus grandes que les botisas et les can-
laros.
On pétrit la terre avec les pieds, en y introduisant le sel peu à peu. Ce travail se répète trois fois au moins sans avoir besoin d'ajouter de nouvelle eau,
l'humidité que la terre conserve étant suffisante.
.0 Préparation. La terre , après avoir subi ces différentes préparations , est bonne à mettre sur le
tour. L'homme qui est employé à cet ouvrage doit la bien pétrir avec les mains ; il a soin , dans cette manipulation , d'extraire les pierres, même les plus petites, qui peuvent s'y rencontrer, ainsi que tout autre corps étranger ; il en fait des pains qu'Il met sur le tour pour former les vases. On peut faire cuire les afrai-raus dans toute espèce de four à l'usage des potiers : ceux dont on
se sert en Espagne , ont 18 pieds en carré dans uvre ,.et 5 pieds 3 pouces d'élévation. La flamme entre par un trou d'un pied 4 pouces , situé au centre. Ce four contient 800 pièces de diverses grandeurs, y compris 500 jarras. On fait cuire dans le même four des poteries d'une plus grande solidité que les alcarrazas , avec la seule précaution de soutenir le feu une ou deux heures de plus. Les alcarraas , qui ne demandent qu'une demi-cuisson , y restent de o à 1 2 heures selon la température de l'air, ou la plus ou moins grande quantité de combustible employée. On suit , dans quelques fabriques de poterie d'Espagne, des procédés différens de ceux que je
( 795 / viens d'exposer ; mais tous sont les mêmes pour le fond. Après avoir pilé la terre , on la met détremper, pendant 24. heures, dans un cuvier ; délaie le tout avec un bâton ; on enlève les pailles et les autres corps qui surnagent : les pierres et les parties les plus grossières de la terre se précipitent au fond du vaisseau , et on fait échapper les plus tenues par une ouverture pratiquée à quatre doigts de ce fond ; on laisse sécher cette terre jusqu'à un degré convenable , après quoi on la dépose dans un: lieu humide , pour s'en servir au besoin. Dans d'autres fabriques, lorsque la terre est bien sèche , elle est broyée sous un cylindre ; on la tamise , on y met le sel et Peau nécessaires , et on la pétrit. La proportion de sel n'est pas la même par-tout ; dans quelques endroits , la même quantité de terre exige la moitié moins de sel. On choisit toujours une terre propre à ces sortes de vases , sans jamais y mélanger de sable. Cette même terre sert à faire des poteries ordinaires ; la seule différence est qu'on introduit du sel dans la pâte des alcarrazas , et-qu'elles ne reçoivent qu'une demi-cuisson.
Il n'est pas un seul ménage dans Madrid où
ces vases ne soient en usage. On les remplit d'eau, -
on les expose durant plusieurs heures à un courant d'air , afin que l'évaporation soit phis forte et par conséquent l'eau plus fraîche. On fait 'dans l'Estremadure , à un lieu nommé Salvatierra , des vases rouges appelés bucaros , qui servent aussi à faire rafraîchir l'eau ; mais la terre étant moins poreuse , n'est pas aussi propre à cet üsage : d'ailleurs ces vases communiquent à l'eau
un goût argileux désagréable, qui cependant est