Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1796-97, volume 6)

8.1

( 844 )

granits. Sa partie méridionale , qui est assez escarpée , descend jusque sur le bord de la rivière de Vezise, qui passe dans la ville de Montbrison, et qui entraîne jusque-là les débris de cette haute fusée. Toute sa hauteur, depuis le bord de la ri-

vière jusqu'à sa cime, peut être d'environ trois cents toises. Cette surface méridionale n'est pas composée de la même substance ; les deux tiers environ depuis sa base, en montant, ne montrent qu'un granit micacé ou gneis ; l'autre tiers est tout basaltique. Les deux côtés à l'est et à l'ouest, sont partie de granit, et partie de basalte, en proportion de la face méridionale. Le côté septentrional étant épaulé , ne montre que le tiers de sa hauteur, où l'on ne voit que du basalte. On descend en pente douce de ce côté sur un replat qui fui est adossé. Il n'a pas encore été possible de trouver le point de contact qui doit exister entre le basalte et le granit, quelques recherches qu'on ait faites sur le côté méridional ; cette pente est absolument couverte de débris. Les fragmens de basalte sont épars sur les flancs granitiques , et roulent jusque dans la rivière qui arrose sa base. L'on n'a pas mieux pu voir sur cette face granitique des effets de la commotion et de l'écartement qui ont dû résulter de la réaction de la partie basaltique lorsqu'elle a été soulevée ; on dirait que ces deux substances, le granit et le basalte, se sont formées paisiblement Fun contre l'autre, suivant le choix des affinités. L'on n'a donc pas encore vu jusqu'à présent de dérangement dans la masse granitique : peut- être le soulèvement s'est-il opéré dans les temps où ces montagnes n'étaient pas sillon-

nées par les courans ou les rivières, et que ces «

masses

)

-Masses de granit étaient jointes à d'autres 'masses semblables qui ont pu opposer de fortes résistances En approchant de la hauteur de cette butte, trouve une lave adhérente, contenant beaucoup de noeuds de pech-stein de la chrysolite verdâtre, un peu de 'scion noir, de legères couches de calcédoine en géodes, du spath calcaire et de la zéolite: On serait porté à croire que ce pech-steiri, qui sert de matrice à la chrysolite , n'est pas autre chose que cette dernière substance en état de décompo-

sition ; mais en Observant ces morceaux avec atteri,. tien , on voit que le pech-stein qui est tiri pen dégradé , friable , a la cassure et le grain qui le .caractérisent, et qu'il tranche net sur la chrysolite, qui , quoique également un peu dégradée , ne montre pas les nuances de la décomposition Il paraît que ces deux. substances diffèrent

l'une de l'autre. Les nuds de la pierre de poix

varient en grandeur. Les grands nuds ont jusqtt'à demi - pouce de largeur sur plus d'un pouce de longueur ; ils contiennent la chrysolite : l'on n'en

voit point dans les petits. On aperçoit dans ces

pierres de poix, qui sont d'un jaune un peu fbncé, des formes qui approchent de la quadrangulaire quelquefois alongée ou un peu rhomboïdale. Je croirais volontiers que cette substance, ainsi que le schorl et la chrysolite , préexistaient dans le basalte au temps où le feu a exercé son action sur Cette fusée; et que le spath calcaire , la zéolite, ne sont que des matières adventives. 'Les cellules occupées par toutes ces substances, sont bien différentes les unes des autres; ses soufflures sont presque toutes alongées , et forment des ellipses fort aig,ués, qui ne peuvent être attribuées qu'à un mouvement de haut en bas sur un plan incliné, lorsque la matière Jourri. des. Milles ,"Thermidor

dV.