Journal des Mines (1797-98, volume 7)
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RA MOND pas m'inspirer le plus Vif desir de m'assurer de son existence. 36
VOYAGES, DU C.
37 AU MONT-,PERDU. des grès ,-des brèches , et de Découvertg roches nues : par-tout de débris cde couverte d'empreintes corps la pierre calcaire compacte, na i et de restes de corps marins.-- Des corps marins auhauit,riTs Mont-Per" le pic qui-les domine à la crète des Pyrénées et sur toutes ! Ce phénomène prend un caractère encore plus merveilleux, quand on considère que la chaîne entière manque de ces témoins du séjour de l'océan, et qu'on les cherche en vain dans nos pierres calcaires secondaires , nos pierres bitumineuses , nos ardoises , toutes dépourvues d'empreintes de coquillages et de végétaux.
L'entreprise n'était pas sans difficultés ; et de ces difficultés , la plus imprévoyable était l'ignorance absolue où j'ai trouvé les gens du pays , sur la position réelle du Mont-Perdu. Il n'est visible que des lieux élevés, et disparaît aussitôt que l'on descend ; il fallut donc inc déterminer à en cher-
cher la route au hasard , et à travers d'affreux Entreprise premier voynge , le 24 du
thermidor an 5
,
avcc le
citoyen Lape:W.011SC.
déserts que ne parcoururent ni les chasseurs ni les bergers. J'avais le bonheur.de posséder ici notre collègue Lapevrouse, et je fis tous les efforts' possibles pour
Je passai des flancs du Mont-Perdu dans la vallée de' Pinède , où il verse ses eaux; je rencontrai le port de Pinède , 'l'un des plus élevés
jouir de sa compagnie dans ces régions, où je prévoyais tant de belles observations à faire : mais ses forces ne lui permirent de me suivre que le premier jour et une partie du second , et je le laissai au pied du premier glacier , emmenant avec mo- i son ,fils et un de ses élèves, réunis à quatre des
miens. Je ne vous fatiguerai pas du détail de nos propres fatigues , et ne vous effraierai point du tableau de nos -dangers ; je vous dirai seulement qu'après avoir taillé durant trois heures nos pas dans des neiges durcies , et que l'inclinaison du
,
'plan rendait très-dangereuses, nous atteignîmes une,.
crête en face du Mont-perdu , et qui nous élevaitj à sa partie moyenne. je n'ai rien vu , même dans les Alpes , de plus magnifique , rien , pas même' aux approches du Mont-Blanc. Les montagnes calcaires ont une simplicité de forme , une majesté , qui leur est particulière : or le Mont-Perdu est calcaire , réellement calcaire , et de composition secondaire. Je descendis de ma station, vers uri vaste lac encore glacé qui repose à ses pieds ; je le traversai ; je visitai tout -ce que la neige éternellè
et d'épouvantables glaciers laissaient percer de
des Pyrénées : par-tout mêmes phénomènes , partout grès , brèches , pierres calcaires cOmmunes lardés de corps marins ; et un coup d'oeil jeté sur la longue vallée de Pinède, me montrait par-tout la continuation des bancs où j'observais ces dépouilles. La Peyrouse a vu le revers des montagnes que je visitais ; il les côtoyait pour venir me rejoindre sur le port de Pinède. Il a vu une partie de ces merveilles, et partagé mes récoltes. Des nuages orageux avaient couvert le pic au
moment de mon arrivée lors de mon premier
voyage , il m'importait de le revoir dans un temps
plus favorable ; j'ai donc repris la route du Montperdu, il y a quinze jours, avec une couple d'amis.
seulement et de hardis montagnards. 'Tous les glaciers étaient découverts par la dissolution de$ neiges qui les couvraient ; le lac était dégelé , et les dangers de l'accès avaient considérablement augmenté. C'était dans la glace la plus dure qu'il fallait préparer nos pas à grands coups de hache. ,Nous avons beaucoup' souffert dans ce voyage, et je n'ai pu atteindre la cime ; mais 'le ciel était
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Second voyage , fa fin de fructi-
dor an