Journal des Mines (1797-98, volume 7)
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VovAGE Du c.c. LAPEYROUS.E` communication avec les cascades du Marboré, La crête qui unit son cylindre au Mont-Perdu, ferme tout passage ; pas un filet d'eau de ce lac 48
n'arrive en France. Les cascades du Marboré, qui sont la source du gave de Pau, sont alimentées par un lac particulier , situé au pied et de l'autre côté du cylindre, à l'ouest ;'toutes ses eaux, que des 'glaciers supérieurs entretiennent , tombent nécessairement dans la houle du Marboré en
France. Les pics, les masses de leurs bases
, les
passages des ports , sont aussi infidèlement placés;
et il est bien certain que cette partie des cartes a été faite d'idée et sur des rapports erronés , et point du tout d'après l'inspection et la connaissance des lieux. Ramond s'est particulièrement oc-
cupé de la correction de ces erreurs.
Cette description suffit pour faire voir que l'on -
fut forcé, dans ce voyage , de renoncer à toute espérance de gravir le sommet du Mont-Perdu, défendu à l'est et au nord \ par des glaciers inabordables , à l'ouest par la vallée de neige et la crête qui l'unit au cylindre , et vraisemblablement par la suite des glaciers qui le circonviennent des deux autres parts. Il était évident que s'il existait quelque moyen de l'approcher, ce ne pouvait être que du côté du midi. En remontant la vallée d'Estaubé , nous avions _reconnu que le Mont-Perdu, qui est en face, se compose de plusieurs sommets, dont le Plus élevé est au nord ; nous vîmes ensuite plus distinctement, du haut du port de Pinède , qu'il en a (rois, ce qui lui a fait donner par les Espagnols le nom de las Tres-Sorellas. Ces trois sommets sont gradués en hauteur ; le plus bas est au midi. Ainsi il
.est probable qu'en tournant le Mont-Perdu par I
l'Espagne,
AU MONT-PERDU, -49 l'Espagne , allant à TourIa par le por0e.Gavarnie, remontant ensuite par FaenIo et le torrent d'Ordessa , on arriverait jusqu'au sommet le plus bas de las Tres-Sorellas.:
Tant de fatigues n'amèneraient point cependant le succès. Les trois sommets sont séparés l'un de l'autre par des vallons profonds , obstrués , sans .aucun doute , de glace et de neige ; et quoiqu'en général les escarpemens de ces crêtés soient moins perpendiculaires du côté d'Espagne que de celui de la France, la nature , la disposition et l'aspect de ces montagnes, la Connaissance des parties qu'on peut gravir quoiqu'avec une extrême difficulté , tout induit à croire que leurs sommets ne présentent que murailles d'une verticalité désespérante. Peut-être., avec beaucoup de temps , de fortes dépenses pour s'établir sur les bords du lac glacé, en affrontant des périls toujours croissans , on pourrait , après avoir traversé la vallée de neige qui sépare le
cylindre du Mont - Perdu , s'approcher de très, près de son sommet , y arriver même, si les glaciers ne se prolongent .pas vers l'ouest , ce qui paraît néanmoins vraisemblable : mais quel fruit retirerait-on de tant de dangers vaincus Le sommet du Mont-Perdu , comme toutes les grandes Montagnes calcaires , présente , il est vrai , une vaste.. croupe arrondie ; mais elle est totalement recouverte par un amas immense de neige qui intercepte toute végétation , et qui ne permettrait aucune recherche sur la roche. Le seul plaisir de s'être élevé à 34.1 ,6+ mètres
( 175 s toises ) , ne saurait être compensé par les
dangers et les fatigues auxquels il faudrait s'exposer pour tenter d'y parvenir. D'ailleurs , fa
.cumulation immense des glaces et des neiges fait D f aura, des /Mau ,Vendém. an ri,