Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1797-98, volume 7)

374

EXTRAIT DES PRINCIPES .or GÉOLOGIE

sondé l'enveloppe terrestre ; personne, peut-etre, n'ayant eu pour cette étude , ni plus de curiosité

ni plus de constance

ni plus d'occasions que

lui. Suivant le C.en Bertrand l'eau est la matière originaire de notre globe, et peut-être aussi des autres mondes : avant qu'elle reçût le mouvement , elle

ne pouvait être que de la glace ; cette

liERTRAND. 37 avait entre les deux densités de l'eau et de la terre DU C.

masse

glacée et léthargique a été happée, morcelée et mise en mouvement d'un seul et même coup, ou par des comètes ou par d'autres corps quelconques.

Après la plus longue et la plus excessive gelée qu'on puisse concevoir, la contexture de ces anciens matériaux devait se trouver entièrement dé-

truite ou brisée ; et par un dégel subit et aussi général ,ils ont dû se dissoudre et retourner à l'état d'eau, leur premier composant. La conversion immédiate de cet élément universel a dû , continue l'auteur, être nécessairement la terre calcaire native, qui, de toutes les terres en grandes masses , est effectivement la seule qui soit pure simple , homogène et universelle comme lui, et d'où sont dérivées toutes celles qui portent un autre nom ;

aussi est-ce la seule qui ait conservé par-tout les caractères d'une formation originelle et marine ; la seule où les corps marins soient dans leur état intègre , habituel et paisible ; la seule qui soit en couches toujours. parallèles et concentriques à l'horizon ; c'est-à-dire, à la surface de la mer et à son action génératrice. Cette génération du calcaire s'est opérée avec une abondance incroyable. Le mole terreux a grossi d'abord très-rapidement tandis qu'au `Contraire sa matrice, le globe aqueux, se déprimait en proportion de la différence qu'il y

calcaire.

A cette époque, un second prodige céleste, et analogue au premier, a changé et ralenti les

deux mouvemens annuel et diurne, en transposant l'axe , l'équateur, et par conséquent l'exubérance du sphéroïde; il s'en est suivi un prodigieux déplacement dans la masse des eaux restantes , et l'émersion subite des premiers continens qui sesont trouvés avec des pentes, puisque le niveau général de lamer venait de changer , et même avec des vallées, puisque la mer n'a pu les quitter brusquement sans les raviner. Alors le globe , recevant pour la première fois toutes les influences solaires et atmosphériques , fit éfuption de toutes ses forces vitales long-temps concentrées , et, rendant vivante chaque particule du sol natif, enfanta les végétaux et animaux terrestres sur ceux que la mer, déjà

ple, venait de laisser à sec. Ces premières races et générations étaient si grandes de stature , si

nombreuses et si abondantes , elles et leurs résidus s'accumulèrent si prodigieusement , qu'en plusieurs endroits il y eut putréfaction , fermentation , et par quelque phénomène météorique , déflagration

et embrasement tant des matières organisées que de l'humus lui-même, qui n'en était que le terreau excrétoire. Il y eut des tremblemens de terre si furieux dans ces contrées , que tout y fut culbuté ; les couches de terre, perdant leur gisement originel et horizontal, y furent rompues , soulevées ou déversées en tous sens, et même dressées de bout, ou ayant leurs tranches presque toutes eu l'air.

La cendre , produit le plus abondant de ces A a 4.