Journal des Mines (1797-98, volume 7)
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EXTRAIT DES PRINCIPES DE GÉOLOGIE
incendies , étant la plus saline de toutes les nouvelles terres , a produit une immense quantité de lessives et stalactites vitreuses , dont la principale
fut le quartz , qui n'était d'abord , si l'on en croit l'auteur, qu'une potasse très-fluide., C'est' ce flux lixiviel et quartzeux qui , suivant lui , a -formé les vrais granits ( i ) par ses combinaisons et ) il s'ensuivrait que le calcaire/ que nous nommons secondaire, serait véritablement la pierre primitive , et qu'il
devrait servir de base aux granits. Voilà ce qu'on aura peine à persuader aux géologues , tant qu'on ne leur aura pas fait voir de vrai granit en masse, superposé à du calcaire coquillier, sans qu'on puisse soupçonner avec fondement que cette position
Soit duc à l'éboulement de quelpies portions de pics granitiques sur le calcaire qui en recouvrait originairement la base. Déjà, cependant ; le célèbre Bergniann avait eu l'idée qu'il serait possible que le calcaire servit de base à toutes les montagnes , ou du moins à la plupart d'entre elles ; et il invitait les géologues à s'occuper de cette recherche; dont il sentait que les résultats pouvaient jeter un grand jour sur l'histoire de
notre .plan-ète. Voyq le n.° XV de Ce Journal, pag, 73, Le C.0.7 b'ertrand a bien senti que c'était là le noeud de fa diffi-
culté; aussi assure-t-il que la superposition du granit au calcaire
se voit en plusieurs endroits de la France et de la Corse; et il invoque à cet égard le témoignage des C.efis Faujas et ,Soulavie.
Nous aurions préféré qu'il eût indiqué fui-même un lieu, un seul lieu , oit il eût reconnu ce phénomène , et mi; les naturalistes que -cette grande question intéresse , puissent l'aller reconnaître également; Nous conenons avec lui qu'il suffit, pour renverser le système qu'if attaque , d'un seul exemple du vrai granit en grande masse reposant sur le calcaire ; niais aussi. si ce seul exemple n'existe pas , il faut convenir que c'est un
puissant argument en faveur du système généralement établi. Il ne reste à l'appui de celui du C.'. Bertrand, que des preuves l'exisbeaucoup moins directes : telles sont, par exemple , tence du granit non-seulement au plus haut des grandes chaînes, mais dans les parties les plus basses des continens et jusqu'au bord de la mer , notamment depuis Cherbourg jusqu'aux Sables d'Olonne ; 2.° les montagnes , les unes calcaires , les autres
granitiques , qui se succèdent alternativement dans plusieurs 1
DU C.en BERTRAND. 377 cristallisations au milieu des monceaux de cendres les, plus pures et les plus fixes : c'est lui aussi
qui a fait les granits faux ou feuilletés , avec les cendres mouvantes , éboulées ou mélangées. Une grande quantité de ce sel liquide et surabondant s'est extravasé au-dessous et tout autour des cendres , sur les autres masses de terre qui avaient été plus ou moins chauffées , bouleversées et entreouvertes , et a formé les schistes. plus ou moins
quartzeux, cornés, micacés ; ce qui donne , suivant l'auteur, l'explication d'un :grand nombre de problèmes minéralogiques , auxquels , dit-il, n'avait pas encore daigné réfléthir. Ces différens flux et sels vitreux , différemment combinés et
fondus tant avec les sels qu'avec les terres calcaires , ont donné naissance à d'autres terres qui
,passent aussi pour être originelles , sous les noms chaînes ; 3.° plusieurs pays granitiques ou schisteux, qui , en-
tourés:de toutes parts de hautes plaines- Calcaires , semblent de vastes bassins , mil des matières d'une nature très --variée sont entassées dans la plus grande confusion , et. semblent annoncer une formation secondaire ; nous Citerons , d'après l'auteur , le pays granitique et houillier du Tarn et de l'Aveyron sur lequel domine le' promontoire de Roquefort ; les plaines que l'on voit , do plateau d'Angoulême , s'étendre de Barbcsieux et de la basse Charente jusqu'à la mer ; enfin, le bassin granitique du Morvan4Ali , vu des montagnes d'Autun
Sombermon et Montbard , ne paraît que comme une 'fosse
remplie de vrais et faux "granits , de schistes , de quartz et de houille ; enfin le bassin houillier du Boulonnais ( département du Pas-de-Calais )-, circonscrit par des terrains de craie plus élevés'; 4.0 ces énormes blocs de granit, qu'on trouve isolés et épars sur des terrains d'une nature toute différente , et qui dans l'hypothèse du C.e" Bertrand , ne seraient que les restes de filasses beaucoup plus considérables , dont les eaux auraient entraîné les parties peu liées entre elles , et laissé seulement celles dont ta cohérence était plus grande, ( Note du rédacteur.),