Journal des Mines (1797-98, volume 7)
Page : Image 218
Révision de 21 févr. 2015 10:52:53, edited by Anonymes
4.16
RAPPORT DES VOYAGES
de laves , et où il n'a pu y avoir de creusement profond sans attaquer les unes et les autres. Sur l'intè nsité de la chaleur des laves.,
PAR de fréquentes coupures faites par les causes qui ont ouvert les vallées dans le sol recouvert par des laves, j'ai eu de nombreuses occasions de voir IeS effets qu'a pu produire la chaleur de ces Laves sur les matières qu'elles ont recouvertes immédiatement , et d'apprécier par-là l'intensité de cette chaleur à laquelle seule on attribue leur fluidité. Les granits sur lesquels reposent les laves, quelle que soit l'épaisseur des courans , n'ont , en général, reçu aucune altération sensible ; dans quelques-uns, le feldspath blanc a pris une teinte rougeâtre, et un peu plus de disposition à s'égrener. J'ai vu des roches micacées schisteuses y être devenues également un peu rougeâtres , effet qui
peut être produit par un léger degré de chaleur ; et elles paraissent aussi devoir à ce contact une plus grande disposition à la décomposition. J'en ai observé qui étaient *devenues friables et comme terreuses , pendant que la lave qui reposait sur elles, de noire qu'elle était naturellement , était devenue blanche ; et cette lave, altérée à ce point de contact jusqu'à deux ou trois pieds au-dessus , en allant par gradation insensible jusqu'à la lave noire intacte
se divise en petites boules , qui, par le choc du marteau , se réduisent en poudre. Peut,-être cet effet
particulier appartient-il à du fer. sulfuré contenu dans la roche micacée , que la chaleur de la lave aura décomposé , et dont la vapeur aura blanchi la lave:
Les -laves n'ont 'produit aucune altération ni changement ,quelconque aux bancs de marne ou
DU C.'. DOLOillIEU, EN L'AN 5 ET L'AN 6.
417 de pierre calcaire qu'elles ont recouvert, et la chaleur éprouvée par celles-ci n'a pas été assez forte
pour produire aucun dégagement de gaz acide carbonique , qui , par son élasticité aurait occasionné, ou des 'cavernosités , ou quelques boursoufflures clans la lave supérieure.
Les argiles ont ordinairement rougi et pris un léger degré de cuisson qui n'a pas pénétré à plus d'un à deux pieds. Toutes ces observations tendent donc à prouver
que fa chaleur de ces laves n'arrivait pas à un
grand degré d'intensité, puisqu'elle a produit aussi peu d'effet ,* quoiqu'une ép.aisseur, quelquefois de plus de cent pieds, ait dû conserver pendant bien long---temps à la partie inférieure du courant to* ute la chaleur dont il était pénétré. Sur la configuration ,régulière des laves.
LA configuration de certaines laves en colonnes prismatiques a toujours paru un phénomène intéressant ;. et la cause qui déterminait cette forme a été une sorte de problème long - temps discuté sans obtenir de solution satisfaisante, parce qu'on vciulait assimiler ces prismes aux cristaux pro-duits par une agrégation régulière.
Je crois avoir été un des premiers à soutenir que cette configuration n'était que l'effet d'un. retrait ; que quelque régulière qu'elle parût, elle
'n'avait jamais d'angles constans ,comme les vrais Cristaux, et que la cause qui 'déterminait. la régularité apparente de ce retrait, étai tle refroidissement presque subit produit par le contact de l'eau. Je fondais cette assertion sur les observations que j'avais faites
en côtoyant le rivage de la mer 'au pied de l'Éthaa, J'y avais constamment vu cpc