Journal des Mines (1797-98, volume 8)
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6o6 SUR LES BANCS DE GRÈS AU SOMMET résister à la violence du feu le plus intense ,' rend encore plus précieuse, en ce qu'elle peut servir non-seulement 'à la construction des fours ordinaires, mais encore à celle- des grands fourneaux de fonte : aussi , depuis près de vingt ans , en fait-on un usage constant à la fonderie des
mines de Villefort.
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A l'aspect de ces bancs isolés de grès , étonné
de les, voir distribués à des hauteurs si prodigieuses., et sur-tout aux sommités des montagnes schisteuses
de la plus grande élévation , j'ai cherché à me rendre compte de ce phénomène. Je vais denc hasarder quelques conjectures sur l'origine de ces pierres , et sur leur formation primitive et l'arrangement de leurs couches. Si mes idées sont vraies elles pourront avoir leur application sur plusieurs
points de la terre ; si , au contraire , elles n'ont rien de certain , elles ne seront pas. inutiles , si elles en font naître de plus vraisemblables. Il n'est pas douteux que les grandes chaînes de.
ces contrées ont été battues et long-temps couvertes' par les eaux de la mer ; je n'en excepte pas -celle,
de la Lozère, qui est la plus élevée de ce pays plusieurs dépôts marins, et particulièrement de gros coquillages bivalves contenant du sable pétrifié que j'ai trouvés moi-même sur le sommet de ces montagnes , attestent le séjour des eaux. S'il fallait encore, pour confirmer cette assertion, citer des bancs dé roc calcaire aux' environs de nos masses énormes de granit , et s'étendant au
loin sur leurs embranchemens-, je n'aurais qu'à in-d
cliquer ceux que l'on voit du côté du nord, audessus du village de Vergongnoux , sur la route de Villefori à Mende. Dans ce passage, on rencontre quantité de pierres reunilies d'une infinité de petites coquilles.
607 Étant donc incontestable que la mer a aùtrefois inondé ces parages , il n'est pas moins constant que les flots , secondés par les autres agens de nature , ont dû détacher des crêtes des montagnes de la Lozère , ainsi que des autres de même genre qui les avoisinent, des portions de roc , qui roulées et brisées dans les eaux , ont produit différens sables, qui s'y sont ensuite déposés, suivant un certain ordre , et selon la loi des balancemens qu'ils ont éprouvés par le mouvement des ondes. Ces détritus, ainsi réduits , ont formé , sous les eaux tranquilles et profondes , des amas immenses de limon , et sous des eaux agitées et plus tumultueuses', des couches plus ou moins épaisses' ,de sable quartzeux. Voilà, sans doute, l'origine des amas de schiste et de grès, dérivant, comme onle voit, les uns et les autres des débris des montagnes granitiques , dont la formation et l'existence étaient par conséquent, primitives , ou du moins beaucoup. plus anciennes., Mais par quel événement trouve-thon des bancs de grès entassés sur les montagnes schisteuses situées près celles de granit, et qui leur sont même comme adossées c'est assurément ce qu'il n'est pas facile d'expliquer avec connaissance certaine. CeDES MONTAGNES SCHISTEUSES.
- pendant , si l'on ne peut se flatter de prononcer sur ce phénomène , d'une, manière décisive , il et
du moins permis de croire qu'il tient à des causes dont on peut rendre quelques raisons plausibles. En effet , j'ai avancé que les terres fines et monneuses qui ont produit les grandes masses de schiste , n'ont pu , quoi qu'en disent certains auteurs , se précipiter et s'amonceler que sous des eaux profondes et tranquilles ; elles se sont par conséquent déposées en pleine mer et loin du rivage. Les sables , au contraire f toujours agités par le