Journal des Mines (1797-98, volume 8)
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DÉPARTEMENT
Lorsque Tes Romains , en 469 , effrayés' des progrès des Visigoths, crurent devoir acheter le secours des Bourguignons contre ces ennemis redoutables, par la cession d'une partie des Gaules, le Vivarais fut compris dans le traité de cession avec les diocèses de Vienne , de Valence , et la ville de Lyon , qui devint le chef-lieu de cet état. Les possessions des Bourguignons passèrent sous le pouvoir des Francs , en 534; mais le Vivarais continua à être considéré comme une dépendance de la Bourgogne. Gontran, second fils de Clotaire L" , Carloman , frère de Charlemagne , Lothaire , fils aîné de Louis-le-Débonnaire , le possédè-
rent , parce que la Bourgogne était entrée dans leur partage : il en fut de même lorsque Bo7Jm gouverneur de la Bourgogne pour la France , usurpa la souveraineté , comme nous l'avons dit en parlant du département de l'Ain; mais Louis IV, dit l'Aveugle, fils de ce Boon , étant mort vers l'an 923, les marquis de .Gothie , possesseurs d'une bonne partie de ce qu'on a nommé depuis le Languedoc, profitèrent de cette circonstance pour étendre leur domination sur toute la rive gauche du Rhône ; et comme ils étaient vassaux du gouvernement français ,_ tout ce. qui était à la rive gauche de ce fleuve , fut dès-lors réputé terre de France , tandis que la rive droite portait le nom de Terre d'Empire, parce que de la famille de Bozon elle avait passé aux empereurs d'Allemagne. Les évêques de Viviers cherchèrent cependant à déroger- à cette démarcation , -aimant miel:lx-relever des empereurs , dont l'autorité était faible- et précaire , que des rois,de France , plus rapprochés et plus actifs : quelques- uns. d'eux , au douzième
6i9' DE L'ARDÈCHE. siècle , profitèrent du temps des croisades, qui oc-
cupaient loin du Languedoc les grands vassaux français , pour prêter hommage aux empereurs, et se faire céder par eux , en échange , tous les droits
que l'Empire prétendait sur la ville de Viviers;' et les comtes de Toulouse , trop faibles ou trop occupés chez eux pour réprimer cette usurpation furent réduits à y souscrire en t i 93 : mais en I 229, la France ayant acquis la majeure partie du Languedoc , les prétentions des évêques de Viviers ne purent se soutenir contre des droits réels, appuyés d'une force imposante. En vain le pape intervint Louis IX , qui , malgré sa dévotion , avait souvent le sentiment de la dignité nationale , refusa de soumettre les droits de la France à l'examen du
pontife. L'évêque de Viviers eut recours aux armes ecclésiastiques il "'excommunia le sénéchal de Beaucaire : celui- ci ne répondit à la sentence d'excommunication , qu'en saisissant le temporel
de l'évêque. Enfin
,
en 1308 , les droits de la
France furent solennellement reconnus par un traité,
et Viviers , avec son territoire , fut réuni à ce qu'elle possédait déjà médiatement ou immédiatement dans le Vivarais. - Ce pays fut alors annexé au gouvernement général du Languedoc ; il députa aux états de cette province. Ses habitans , animés par le zèle religieux jouèrent un grand rôle dans les guerres civiles qui désolèrent la France aux seizième et dix-septième siècles. Les opinions des Albigeois s'étaient conservées dans les Cévennes ; elles avaient de gpand-s
rapports avec les principes de Calvin : de là le rapide succès que la religion réformée obtint dans ces montagnes, Le Vivarais opposa aux aimes" . Rr