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Journal des Mines (1797-98, volume 8)

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Curiosités

naturelles les plus remarua LAC,

DÉPARTE /VIENT

par conséquent des rives du Rhône à celles de Ia Loire. Depuis Maires sur-tout jusqu'à la Chavade , hameau près de la source de l'Ardèche, sur une longueur d'environ t 2 kilomètres, la nature opposait à cette entreprise des obstacles dont il a été très-difficile de triompher. On a été obligé de tailler ce grand chemin dans les rochers les plus durs et de le faire passer sur plus de 20 ponts , dont plusieurs sont à double et triple rangs d'arcades et semblent faits sur le modèle du pont du Gard, pour la solidité et l'élégance. Une autre belle route est celle qui traverse l'Ardèche près de son embouchure dans le Rhône. Parmi les objets que ce département offre à l'attention des voyageurs , il suffira d'indiquer ici dans la partie calcaire, le pont naturel sous lequel passe l'Ardèche près .du village de Chames , les grottes de Vallon , les pierres prismatiques des landes de Ruoins et le gouffre ou bassin de la Goule ; dans la partie volcanique, les quatre cratères nommés la Coupe du Collet d' Aysa /a Coupe de Jaujac , les Balrnes de Alontbrid et la Gravenne de Theuyts; les basaltes prismatiques de Rochemaure ,

Chenavari, Maillas , et surtout les chaussées basaltiques qui bordent les rivières du Volant , du Vignon et d' ulière , enfin celle du pont de la Baume, au bord de l'Ardèche, et la grotte volcanique d'où ce pont a pris son nom. Ces différens objets ont été décrits avec détail par le C. Faujas et par le C." Sou.avie ,- aux ouvrages desquels nous renvoyons : nous les rappelons seulement .pour qu'ils n'échappent pas à la curiosité des voyageurs. Le département de l'Ardèche réunit , dans. itne modique étendue , plusieurs de ces merveilles de la

DE L'ARDÈCHE. 627 nature que Pott va admirer , à grands frais , dans des contrées lointaines. L'agriculture est très-bien entendue dans tout le département; les habitans sont patiens et laborieux. Les environs de l'Argentière , sur-tout, sont remarquables par la manière dont les montagnes sont' cultivées jusqu'au sommet, malgré la rapidité des pentes. On les divise en terrasses , qui, quelquefois , n'ont pas plus de 7 à 8 décimètres de largeur; de petites murailles en pierres sèches soutiennent ces terrasses. Souvent il arrive que les pluies augmentant le poids des terres , une des terrasses supérieures croule; elle entraîne dans sa chute la terrasse placée immédiatement au-dessous : celleci en écrase d'autres ; et le mal se propageant ainsi de proche en proche, en augmentant toujours de

Agriculture.

, il ne faut que quelques heures pour anéantir le fruit des travaux de plusieurs années. Mais ces hommes infatigables ne se rebutent pas ; ils relèvent les murailles ; ils forment de nouveau

puissance

les terrasses, et ces montagnes escarpées reprennent cet air de vie et cette fraîcheur qui font l'admiration des voyageurs. Non contens de fertiliser un soI souvent ingrat, les Ardéchois vont encore dans les départemens de Vaucluse, du Gard et de l'Hérault prêter leurs bras robustes aux cultivateurs de ces riches contrées. Dans un espace assez resserré , le département de l'Ardèche offre une grande variété de productions, à raison de l'élévation plus ou moins grande

du pays. La partie basse jouit d'un climat très.chaud , sur-tout vers l'embouchure de l'Ardèche: elle nourrit des oliviers et 'des figuiers. A 3 inyriamètres à-peu-près du Rhône, le sol commence

Production, végétales.