Journal des Mines (1797-98, volume 8)
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VOYAGE
Instruits par l'expérience , réservés lorsque nous voulions nous étions phis nous meure en marche : nous consultions alors les chasseurs ou
les bergers , et nous nous en trouvions bien. C'est Une chose vraiment surprenante que leur Sagacité à prévoir deux ou trois jours d'avance l'état de l'athmosphère ; il est extrêmement, rare qu'ils se trompent. Enfin, le 8 fructidor faisant espérer une belle journée pour le lendemain , nous partîmes de Barèges pour nous rendre au Pic-du-rnidi, à deux heures quarante-cinq minutes du matin Baunier, Saint-Felix et moi. Un jeune , les élèves et le C.'" Ramond, dont nous avions chirurgien tage de faire la connaissance peu de eu l'avanvant , eurent la complaisance de jours auparanous accompagner. Nous suivîmes , pendant environ demie, la route du port de Tourmaletune heure et que nous hissâmes ensuite sur notre droite. Après avoir monté quelque temps sur des pentes assez raides et couvertes de gazon, nous passâmes le col d'Omet, ayant à notre gauche le pic d'Aube, et à notre droite celui de Caubère , nous arrivâmes au pied du pic , sur un petit et plateau qui
contient une laque-te (1) , et un peu plus loin le lac d'Omet.
Il est élevé au-dessus de la mer de 23 I I mètres, et au-dessus de la porte des bains de Barèges, de' 1042 mètres (2). -LU y- avait à
peine un petit quart d'heure que
(e) C'est ie nom que l'on donne , dans le pays, à un peut Y) 'Voyez le nivellement du pic du
dans les Pyrénées, page 1 2 1 p
midi. Observations
AU PIC-DU-MIDI DE B IGOR RE.
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le jour nous permettait de distinguer les objets qui nous environnaient : nos observations n'ont donc pu avoir lieu qu'à partir du lac. Pour parvenir au Pic-du-midi, on prend un sentier qui côtoie obliquement, et avec une pente facile , le flanc du pic d'Omet , à l'est du lac. Nous trouvâmes d'abord , dans les débris qui se sont précipités de cette montagne, un fragment d'une espèce d'ophite ou joli porphyre , d'un vert tendre tirant sur le gris, renfermant des cristaux de feldspath blanc. Le morceau est recouvert de schorl vert ou thaliite informe. Un peu plus loin , nous aperçumes le sentier traversé , sur plusieurs mètres de longueur , par
un terrain schisteux , d'une teinte grisâtre trèstranchante. Quoique son épaisseur soit assez consi-
dérable, il paraît y avoir été déposé à la manière des filons. Le C.'" Darcet m'avait recommandé cette subs-
tance comme contenant de la plombagine. J'avais trop à coeur de satisfaire la curiosité de ce savant,
pour ne pas prêter à cet objet toute l'attention dont j'étais capable. J'entaillai dans divers endroits, aussi profon-
dément que -je pus le faire, avec un marteau à pointe , le terrain noirâtre ; je le trouvai généralement composé de schiste disposé par lames ou feuillets irrégulièrement contournés. Je remarquai quelquefois , dans leurs interstices, une substance grise , brillante , argentine , plus ou moins
mêlée dans de l'argile. C'est une véritable plombagine terreuse ; peut-être, avec quelques travaux, en trouverait-on de plus pure : cependant je n'ose pas hasarder d'opinion à cet égard. Au milieu de ces schistes court une veine de