Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1797-98, volume 8)

7î

AU PIC-DU-MIDI DE BIGORRE: 7;3 VOYAGE

presque nulle ; mais cela paraît moins tenir à son élévation , qui , comme, nous le verrons , n'est pas très-considérable, qu'à l'état de dégradation de la montagne. En effet, cette partie peut dire presque autant de toutes les ( et l'on en autres ) est totalement recouverte de débris considérables diverses roches qui , se précipitant chaque jour de dtt. sommet, changent ou renouvellent continuellement les surfaces : aussi, quoique les ne soient pas très-rapides , il est difficile, oupentes du moins fatigant , de marcher sur ces déblais , qui cèdent sous les pieds. Nous trouvâmes parmi les débris de ces granits,

une grande quantité de gneis , des roches de corne, quelques trapps et des roches calcaires. Indépendamment de cette cause générale et constante de destruction qui attaque continuellement le , et tend à diminuer sa hauteur, il paraît qu'il a été en proie à d'autres plus violens ; car on aperçoit à l'extrémité agens occidentale de sa face méridionale, un large escarpement qui commence à 3 2 mètres environ audessous de son sommet, et règne de là jusqu'à sa base. Ce déchirement, effrayant pour celui n'est que curieux, est , pour le minéralogiste, unqui nouvel observatoire, où il s'empresse d'étudier la nature. Quelle variété dans les substances ! quelle bizarrerie dans leur disposition ! On y voit la roche de corne, le calcaire former un tout énorme, trapp, la roche d'un nombre prodigieux de lits alternatifscomposé et peu épais, fortement inclinés à fhorison. Les uns sont plans et réguliers ; les autres se repliant dans mille sens différens , sans déranger souvent le parallélisme

des lits inférieurs et supérieurs, offrent l'image de la foudre sillonnant les airs.

Un peu plus bas et à l'est de ces roches sin-

gulières , les roches de corne et les lits :Calcaires affectent une autre forme aussi étonnante, quoique régulière. Tous les lits sont à-peu-près parallèles et verticaux ; mais ils sontalternativement contournés -4 gauche et à droite, et représenteraient assez bien, s'ils étaient placés -horizontalement , les surfaces

concaves et convexes des tuiles en forme de goutières , dont on a coutume de couvrir les toits dans plusieurs pays. Quelle qu'ait été dans l'origine la situation de ces lits, il paraîtra toujours très-difficile d'expliquer les causes de ces ondulations au milieu de plans réguliers. Si ce phénomène n'était que local,

peut-être pourrait-on en donner quelque raison plus ou moins probable ; :mais il est très-commun dans les Pyrénées : nous l'avons observé dans des roches.semblables,:au pic d'Éres-Lids,prèsBarèges; je l'ai reconnu en divers endroits- sur la: route de Luz à Gavarnie; je l'ai Même rencontré dans des

roches d'une autre nature à une très-grande distance de. là, près les mines des Argentières, dans le département de l'Arriége. La partie supérieure des roches ondulées dont je viens de parler , aboutit à une masse considérable de granit qui les couronne, et remonte obliquement la montagne vers l'est -jusqu'à la pointe

du pic. Cette masse n'a pas la même position que les lits qu'elle recouvre ; elle ne peut pas être

considérée comme un filon, puisqu'elle ne traverse aucune substance pierreuse. Il est difficile de l'envisager comme une couche, puisqu'elle n'est

parallèle à aucune autre; il faut donc ou qu'elle