Journal des Mines (1797-98, volume 8)
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VOYAGÉ
ait été jetée où elle se trouve aujourd'huir par Unts catastrophe quelconque; ou qu'elle y ait été formée peu après la précipitation des roches ondulées. Quoi qu'il en soit, on ne peut contester qu'elle n'appartienne à la classe des granits : elle est composée d'une prodigieuse quantité de larges lames de feldspath fortement entrelacées, renfermant accidentellement un peu de quartz et de mica mais très-fréquemment des cristaux de belle tourmaline noire, qui ont quelquefois plus de 18 à ao centimètres de longueur, et dont quelquesuns sont terminés par des sommets. La dureté de cette roche est extrême; nous n'avons jamais pu en briser des morceaux , et nous avons été forcés de nous contenter de ceux que nous avons rencontrés épars dans les ébouIemens. Nous ne vîmes pas, sans un vif et tendre intérêt les restes de la cabane en pierre que les C.e",Vidal
et Reboul construisirent à 15 mètres 25 centimètres au-dessous de la partie la plus élevée du pie; nous nous rappelâmes avec reconnaissance que ces citoyens animés de cet enthousiasme, sans lequel on n'exécute jamais rien de grand, ne craignirent pas
de passer plusieurs jours et plusieurs nuits dans
cet asile des isards ( ou chamois ), pour déterminer
ou rectifier le nivellement des principales montagnes de cette partie des Pyrénées. Enfin, nous arrivâmes au sommet du pic. Nous avions mis pour y parvenir, déduction faite du temps qu'employèrent nos diverses observations , quatre heures cinq minutes d'une marche ordinaire, mais soutenue. Ce trajet, d'après les cartes de l'académie, est de 9 kilomètres pris horizontalement, à partir de Barèges, qui est à son nord-ouest. Cette montagne n'est point terminée par un cône
AU PIC-DU-MIDI DE BIGORRE.
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ou une pyramides ainsi que sa dénomination semble
l'indiquer ; elle présente , au midi et au nord, une surface ou développement assez considérable, tandis qu'aux côtés est et ouest elle paraît très-
mince et aigue c'est donc plutôt un prisme triangulaire, coupé obliquement à ses deux ex:
trémités.
L'arête est dans la direction de l'est à l'ouest ; sa longueur peut être de 200 mètres ; niais elle a éprouvé une dépression vers le milieu, ce qui
donne naissance à deux petites pointes placées aux extrémités de l'arête la plus élevée est celle de l'ouest ; elle est composée d'une roche noirâtre micacée, renfermant une grande quantité de petits noeuds informes , d'une substance plus noire que
celle qui en compose la base. L'échantillon que j'en ai est recouvert de diane. Je pris d'abord ces noeuds pour des grenats
mais ayant rencontré dans plusieurs autres endroits une roche semblable mieux déterminée, je jugeai la première par analogie : elle est évidemment la
même que celle que j'avais recueillie précédemment près le pic d'Eres-Lids ; c'est une roche micacée noirâtre , renfermant une grande quantité "de prismes quadrangulaires presque rectangles Souvent terminés par une pyramide : ils sont infusibles au chalumeau. Il paraît qu'ils ne deviennent sensibles et saillans que par la décomposition du .mica qui forme une grande partie de la base de cette pierre. Cette roche est fusible, et donne un émail noir attirable à l'aimant. Plusieurs minéralogistes célèbres, à qui je l'ai fait voir , l'ont considérée, les uns comme une granatite , les autres comme une roche analogue à la macle de Bretagne, Les C.'" Hatry et Lelièvre sont de ce dernier