Journal des Mines (1797-98, volume 8)
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76o VOYAGE commençant la seconde moitié de sa course nous aperçûmes des brouillards s'élever dans les gorges et les Vallées qui nous entouraient. A mesure qu'ils s'élevaient et devenaient plus épais, ils se rappro-
chaient de la zone, qui avait jusques-là très- peu changé de position ; enfin ils se réunirent ,,et s'élevèrent ensuite rapidement jusqu'au sommet des montagnes nous crûmes qu'il était prudent de finir ce jour-là nos observations ; nous nous mîmes en conséquence en route pour retourner à Barèges. Nous n'aperçûmes , dans l'aller ni dans le retour, aucune source, depuis le sommet du Pic jusqu'au lac
Doucet. C'est peut-être la seule montagne un peu considérable où j'ai fait cette observation. Cela provient probablement de ce que ses pentes rapides et unies ne permettent pas aux neiges de s'y asseoir : il y en a cependant , mais en si petite quantité , que l'eau qui provient de leur fonte est
volatilisée ou s'écoule promptement.
Je n'ai point observé non plus qu'il fît aussi froid au sommet du pic, que dans certaines autres régions moins élevées : cela provient encore probablement de .la rareté des neiges, qui raffraîchissent moins l'atmosphère. Je ne peux passer sous silence une espèce de gazon long , piquant , qui recouvre les bases du Pic-du-midi. Lorsqu'il est échauffé par le soleil,
il est aussi glissant qu'une glace polie ; il faut une attention singulière et une extrême habitude pour ne pas tomber presque à chaque pas : pour moi, j'avoue que mon premier jour d'apprentissage me valut au moins une douzaine de chutes combien de fois j'enviai les énormes sabots du C." Ramont , et plus encore son adresse ! Cependant nous arrivâmes à Barèges vers la
AU PIC-DU-MIDI DE BIGORRE. 76t fin du jour , sans avoir eu de pluie ; mais la nuit et le lendemain , les brouillards qui s'étaient élevés
de la plaine pour occuper tous les sommets les plus élevés, fournirent une pluie abondante , qui ne nous permit pas de sortir de notre chambre. C'est ainsi que ces brouillards se: terminent ordinairement. RÉSUIVIÉ des faits principaux contenus dans ce Mémoire,
I,' LA montagne du Pic-du-midi de Bigorre est composée èntiè rem ent de roches primitives par couches très-distinctes et continues, inclinées de Go à S o degrés , et se relevant vers la chaîne générale des Pyrénées.
2.° Les lits inférieurs , c'est-à-dire ceux dont on aperçoit les tranches sur le revers septentrional
du Pic , depuis sa base du côté de la vallée de Campan jusqu'au sommet , m'ont paru uniquement formés de roche calcaire _.., dans laquelle alternent plusieurs fois la roche de corne et peutêtre le trapp. 3.° Les lits supérieurs qui recouvrent immédiatement les roches calcaires ci-dessus, sont les gneis micacés et la roche grenatite : ces deux espèces de pierres forment la pointe occidentale et une partie de l'arête du Pic. 4.° Au-dessus des gneis reposent' une grande quantité de lits alternatifs de roche calcaire , de trapp et de roche de corne , et quelquefois parmi eux des couches de granit. Ces bancs , généralement peu épais, forment la face méridionale du Pic , et descendefit à-peu-près comme elle. 5.° La disposition des roches de corne a cela Ccc
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