Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1797-98, volume 8)

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COLLINE DE CHAhIPIGNY,

7.° Tels sont les fragmens , tant de silex que de calcaire, qu'on trouve entassés à Champigny et, en général, sur la gauche de la Marne ou la droite de la Seine ; ce sont les débris ou les noyaux les plus durs des bancs arrachés tant du dessus que du pourtour de la Brie. Si on les voit empâtés dans un tuf crayeux, ce n'est pas parce que cette pâte

existait d'avance et étaitfornzée surplace, c'est parce que le torrent qui les chariait , étant encore phis bourbeux ici qu'à Montmartre, n'a pu laisser entre eux aucun vide. On peut dire que ce sont des grains concassés , et confondus non-seulement avec leur e, son et leur farine propre, mais aussi avec d'autres farines qui venaient de bien plus loin, qui étaient

par conséquent fort hétérogènes,

et dont le mélange a pu être la cause des amalgames et des minéralisations singulières qu'on y remarque. C'est ici que le géologue doit s'arrêter , assez heureux s'il a su découvrir la nature simple , com-

mune et originelle de tous les corps terreux, reConnaître les grandes catastrophes qui ont détruit, altéré, déplacé et confondu les premières terres et expliquer ainsi , par des causes générales et presque toutes mécaniques, la composition et la forme actuelle des grandes masses du globe ; il sent que les agens chimiques ayant ensuite travaillé tant à l'intérieur que sur la croûte de ces masses ont dû y opérer une multitude de phénomènes locaux et particuliers , mais si mystérieux nous , que l'explication n'en peut être tentéepour que p_ar le minéralogiste qui , aux connaissances générales et préliminaires qu'on vient de voir , réunira toutes celles de la chimie artificielle et naturelle. Si quelqu'un , dès aujourd'hui, peut le faire

avec succès ,- ce sera, sans doute, le C." Gilet-

COLLINE DE CHAMPIGNY.

797 Lamont , qui nous promet de revenir sur le sujet en question, dans un mémoire particulier. En effet, il paraît déjà avoir reconnu de lui-même deux faits,

entre autres , que j'ai mis au nombre des vérités nouvelles et 'fondamentales.

Le premier , c'est que la craie vierge ou native

est de la même nature et origine que les chaux carbonatées les plus compactes , sans excepter les marbres; que celles-ci n'en diffèrent que par la simple

induration que l'air et le temps y ont causée , ou par l'accession uhérieure et acCidentelle de particules quartuuses ( ce qui est vrai pour la plupart des bea ttx marbres , parce que ceux-là sont toujours voisins des granits ) ; mais , quant aux autres calcaires fort compactes , il pensera sans doute comme moi , que c'est à des particules siliceuses qu'ils doivent leur grande dureté , quoiqu'elles y soient très-rares et presque imperceptibles. La seconde vérité qu'il semble admettre, c'est

que le silex doit son origine à une dissolution animale , sur-tout d'animaux marins, ensevelis dans

le calcaire vierge , et notamment des testacées crustacées et madrepores , dont le caillou a trèssouvent retenu la forme parfaite : et je ne doute pas

qu'il n'ait observé un assez grand nombre de ces coquilles geodes, pour être aussi convaincu que je le suis , que la décomposition animale y a commencé ou frin par donner du soufre , et que ce soufre y a été d'abord pulvérulent et inflammable puis gélatineux, puis cristallisé ou agIutiné sous la forme pierreuse du silex. Du moins a-t-il déjà confirmé cette observation bien importante, que la génération du silex ne s'est bornée ni à fa forme, ni au volume de l'animal