Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1798-99, volume 9)

MINÉRALOGIE

de plus de 300 et même de 400 toises au-dessus du niveau de la mer , et que le cours des eaux qui descendent de ces. montagnes et coulent dans ces vallées , doit être d'autant plus rapide que leur pente est plus grande , il serait impossible qu'il ne s'y ensuivît de continuelles dévastations, si la providence n'eût mis des barrières invincibles, formées de rochers transversaux , dans l'ordre des

vallées jusqu'à leur débouché dans les plaines. C'est par cette sage architecture que les fonds des vallées subsistent ; c'est par ces grands amas de matériaux que la nature forme dans les intervalles des rochers qui contrastent en tous sens les réservoirs des eaux qui fournissent perpétuellement des sources nécessaires aux pays inférieurs. Ces rochers , qui coupent transversalement les vallées , forment des gorges où l'on voit ordinairement avec surprise les cataractes ou les cascades des rivières : ces cascades sont fréquentes

dans les vallons ; iI n'y a presque pas un torrent qui n'y en fasse de très-belles ; celle de l'Orco

dans la vallée de Pont, au village de Novasque, est des plus admirables. Cette rivière, qui prend sa source dans les plus hautes montagnes de l'iseran

de Severanche et de Cogne, après avoir coulé au travers d'agréables prairies, tombe à Ceresole tout-à-coup en une cascade formant une ligne

verticale , que j'ai jugée de plus de 400 toiSes, 'pour continuer son cours jusqu'à Pont. On n'ad-

mire pas moins la cascade que le torrent Evenson

, qui descend du Mont - Rose dans la vallée de Challand , fait aussi à un demi-mille de Verrez par une verticale de plus de 200 toises , pour s'aller jeter ensuite dans la Doire : c'est ce qu'on appelle le Pison de Brusecou.. Je ne m'étendrai

DU PIÉMONT.

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infini ; je pas davantage sur cet article, qui serait des endroits de nie contenterai d'avertir que bien avoir été de grands ces grandes vallées démontrent lacs , qui , par la rupture des digues transversales de rochers dont ils étaient retenus , occasionnée d'autres ou par des tremblemens de terre ou parinférieurs dans les pays accidens , durent porter leur cales plus grands désordres , et laisser dans de terrain très-propres pacité de vastes étendues dans la à la culture , qui n'eut pourtant lieu que suite des temps. Opinions de l'auteur sur 6. Le desséchement , qui dura probablement la filtra- divers phé,,_ plusieurs siècles , dut occasionner, par dans int,è7s des effervescences tion des eaux souterraines, consé- rioi,;',Usufea'xles amas des minéraux pyriteux , et par tantôt avec "utcr"i"squent des inflammations souterraines , suiexplosion , tantôt avec simple conflagration , vant la position de ces amas. Dans le premier cas, tremblemens de terre il dut s'ensuivre de vioIens souterraines , qui , cherpar l'action des vapeurs chant à s'ouvrir un passage au dehors, ne purent <1.1'!1

des rocs , que changer la position de bien le reconnaît à la déranger la texture , comme on enfin différentes conduite des filons , et causer ruines. Dans le second cas , ces feux souterrains durent s'ouvrir des cratères par où ils auront continué à jeter des matières inflammables selon leur abondance , et à vomir des courans embrasés de substances fluides, qui se montrent encore aujourd'hui par des laves , par des pierres ponces , par

des basaltes , et par des sables brûlés , qu'on nomme polluolanes. Dans les endroits où il n'y eut qu'une

conflagration locale, on reconnaît les couches supérieures qui sont brûlées et rouges. Quiconque considère les collines du Masseran et fait attention