Journal des Mines (1798-99, volume 9)
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DU PIÉMONT.
MINÉRALOGIE
pourtant une, mine fort particulière , qui est un mélange de parties égales de plomb et d'antimoine très-fusible : on ne peut en tirer le plomb que par l'exhalaison de l'antimoine , et ce plomb ainsi séparé--
ne contient que quelques onces d'argent. Il s'y
présente aussi des matrices azurées de spath fusible avec des parties parsemées de mine livide argentifère : il est sûr que ces filons pourraient devenir de quelque utilité en réduisant ces excavations en règle. On 'a découvert dans la montagne en face
sur les hauteurs de Joule , un petit endroit , de mine d'argent , blanche par taches , dans une ma-
trice de spath , qui donne zo onces d'argent pour cent ; il y a aussi sur le village de la Thuille
au pied du petit Saint-Bernard, des fosses des
anciens, qu'on a reprises, et qui donneront probablement du fin. Sur te col d'A/exblanche , pour aller en Faucigny , on avait attaqué , dans la montagne latérale au lac , un petit filon de plomb et argent , qui fut abandonné à cause de l'âpreté du lieu. Mine de 3 a. C'est au voisinage de Courmayeur , dans plomb de la montagne nommée 'Labyrinthe , que se trouve Courmayeur exploitée par la fameuse mine d'exploitation ancienne et protes Romains, bablement romaine, appelée la Borne de la -Fée parce que les brebis s'y retirent , et on appelle Courmaveur le village , parce ,qu'il était la Curia major si célèbre des Romains. Non loin de là
dans le village d'Entraives, on remarque encore les sièges de pierre où les préteurs rendaient publiquement justice. Mais pour revenir à la mine on voit qu'elfe fut conduite sur deux filons pa-
rallèles inclinés de quinze à vingt degrés 'a contresens , dans une direction à peu près d'orient en occident. Les Pères de Saint-Bernard , qui étaient établis
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établis dans le Val d'Aoste , aux passages de ces hautes montagnes , ayant entrepris de reconnaître cette ancienne mine , en aVaient trouvé les deux filons, qui sont de galène de plomb ., à large face et compacte, dans une matrice quartzeuse et calcaire.
Tout ceci me donnant une idée de l'importance dit lieu , m'engagea à y appliquer des mineurs pour un court espace de temps; l'endroit où les filons se montrent est le -plus bas vers l'occident.
La structure et la disposition- de cette mine ou fosse estradmirable : elle fut poussée avec le feu
c'est ce qu'on reconnaît à la figure cintrée des communications. Son entrée est au coteau exposé au midi , quarante toises ou à peu près au-dessus
du fond du vallon.; je dis à peu près, parce que les circonstances ne me permirent point d'en mesurer géométriquement, la hauteur. Après une traverse en forme d'entrée dans une pierre cornéocalcaire :, on arrive -à l'enchâssure du' reposdu filon intérieur , d'où l'on descend par deux galeries en rampe, d'environ trente degrés d'inclinaison, jusqu'à ses extrémités vers l'orient et -vers l'occident. Ces galeries se: replient ensuite par une semblable inclinaison , et viennent se rencontrer à la verticale de l'entrée, d'où elles divergent aux points opposs d'orient et d'occident , en- s'étendant jusqu'à l'extrémité du filon apparent; ensuite, par une pareille opération , elles redeviennent convergentes à la verticale de l'entrée , et c'est enfin par des: inflexions ainsi répétées -, qu'elles' retournent au milieu.- Comme les deux filons autant que je puis me le rappeler , ne sont distans l'un de l'autre que de quelques toises , et que , les stalactites
/es stalagmites et les incrustations ayant tapissé toutes leurs communications , il ne inc fut H Journal des Mines, Brum, an VII, ,