Journal des Mines (1798-99, volume 9)
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DES PROFESSEUR S.
, DISCOURS
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leurs couches , et dans les gisemens des espèces minéralogiques qu'elles contiennent.
pagne toujours le desir de prouver une opinion et qui fait surmonter tous les obstacles.
Tant qu'il se renferme dans ses intéressantes observations et dans la découverte des lois utiles
logie et de la minéralogie soient peu différens ,
qu'il peut en déduire, il cultive une science réelle -une science qui tend à l'art des mines des services importans , puisque c'est entièrement sur elle que sont fondées ses recherches raisonnables et la direction de ses travaux fructueux : cette science ne mérite point alors les épithètes de vaine , d'incerfaine , d'imaginaire , qu'on lui a données. Mais rarement le géologiste se renferme dans des bornes si sages : non content d'avoir dé-
coùvert des lois utiles , plutôt que de chercher à en cimenter les preuves ou à en découvrir de nouvelles en observant encore, il abandonne l'observation et se livre entièrement à son imagination. Il a entamé dans quelques coins de la terre une partie de son écorce , et il veut expliquer la structure et la formation du globe terrestre ; il crée, dans ce but, un roman, qu'il nomme théorie ; c'est sa production chérie , il fait tout pour l'accréditer trop heureux si, irrité contre la nature, de ce qu'elle
ne suit pas toujours les lois qu'il veut alors lui
imposer , il n'altère pas les faits, en les observant
d'un oeil prévenu et en les racontant avec exagération.
Oi voit qu'il y a deux espèces de géologie
la première est une science de faits, qui ne peut s'acquérir que par les voyages et de nombreuses observations ; la seconde , entièrement théorique , ne
mérite pas toujours le mépris sans être vraie elle peut être ingénieuse et même raisonnable alors elle est utile , elle dirige l'oeil de l'observateur , elle lui donne cette activité qui accom:
Quoique les moyens d'accroissement de la géo-
cependant les progrès de l'une sont utiles à l'autre.
Toutes deux sont susceptibles de deux sortes de perfection : la première se trouve dans le nombre plus considérable de faits que la science acquiert, ou dans ceux dont elle complète l'histoire ; lorsque ce premier genre de perfection a été porté loin, il amène à sa suite le second , qui en est' ordinairement une conséquence , et qui consiste d'abord dans l'ordonnance plus parfaite de ces faits, afin de pouvoir les placer plus commodément dans la mémoire, les comparer plus aisément entre eux et de manière à faire apercevoir plus facilement les lois générales qui les fient.
Cette sorte de perfection , celle sur-tout vers laquelle toute science doit tendre, en change ordinairement presque entièrement la face, en téguIarise la marche , donne les moyens d'en perfectionner le langage , de le rendre plus méthodique, y fait découvrir enfin des principes généraux, qui sans elle , n'y eussent point 'été soupçonnés: La minéralogie a réuni , depuis une dizaine d'années , ces deux genres de perfection. Pour en prendre une idée plus précise , jetons un coup d'oeil sur les progrès qu'elle a faits seulement depuis deux à trois ans , et parcourons les principales découvertes dont elle s'est enrichie : nous verrons avec quelque satisfaction que les minéralogistes français, et sur-tout ceux attachés à l'inspection des mines , .ont-contribué beaucoup à ses progrès malgré les obsta eles dont les circonstances les environnaient.