Journal des Mines (1798-99, volume 9)
Page : Image 225
Révision de 23 janv. 2015 03:54:41, edited by Anonymes
LETTRE SUR LES VOLCANS,
442
le centre : c'est d'elle ou de ses environs que
sortent le Lot , le Tarn , la Lozère:, l'Aveyron; l'Allier , dont le cours en ligne droite est plus étendu que celui de la Loire, et qui aurait plus qu'elle mérité de porter son nom jusqu'à la mer, s'il avait coulé dans un plus large bassin, l'Allier y prend sa source. La plate-forme qui est sur sa cime a près de deux myriamètres de longueur. C'est là que l'on trouve du beau granit compacte et bien cristallisé. Les cristaux de feld-spath rose ont jusqu'à un décimètre et plus de long, et une épaisseur et une largeur proportionnées. Lorsqu'un échantillon de ce granit à la main , on examine celui que l'on trouve au loin et dans les environs
l'on semble ne voir et l'on ne voit en effet que
du grès granitique. J'ai parcouru et visité les ravins qui coupent cette montagne : j'y ai trouvé le granit,
et reconnu que sa, base , au lieu de se rétrécir , allait en s'élargissant ; j'ai reconnu sur-tout que sa pente est moins rapide au nord qu'au midi. Du Côté du sud, on trouve bientôt des plaines basses et des coupures profondes ; du côté du nord, le
pays reste élevé fort au loin et n'incline qu'insensiblement.
Si donc l'on considère , d'une part , que l'on ne trouve guère de volcans au midi du Palais (1); Si l'on considère, de l'autre part , que les courans qui , en poussant les eaux vers le nord, ont rongé le cap de Bonne-Espérançe , les côtes de Malabar J'en excepterais peut-être un dont je ne vois pas que personne ait parlé , et que l'on rencontre près du Lot , en allant de Mende à Saint-Geniez par la traverse ; au reste j'avoue que je n'ai pas vu de cratère , mais seulement un amas énorme de cendres et de laves.
PAR LE C." MUTHUON. 443 et de Coromandel, submergé l'Atlantide de Platon détruit peut-être le continent méridional , que les navigateurs cherchent depuis long-temps en vain ; si l'on considère, dis-je, que ces courans abaissaient les montagnes et déposaient du côté du nord les matières que leur violence détachait de leur
cime et de leurs flancs qui se trouvaient au sud,
l'on concevra comment les volcans pourraient être sous le granit faux et déplacé, et en même temps, au-dessus et au-dedans du vrai granit. Le C.en Dolomieu a dit, 'dans son rapport, que le plateau qui domine de 200 mètres la belle plaine
où coule l'Allier, et qui occupe en grande partie les départemens formés de la ci-devant province d'Auvergne , s'étend , à partir de Clermont , du nord au sud, jusqu'à la Lozère, et, de l'est à l'ouest, jusqu'au département de la Haute-Vienne. Cette manière de s'exprimer n'est pas exacte(1 une matière plus pesante que l'air n'est censée s'étendre qu'en s'abaissant et qu'autant qu'elle trouve de la pente ; or l'Allier part du Palais , près de la .
Lozère ; sa pente est du sud au nord, et non du nord au sud. Il en est de même du plateau, qui
s'élève graduellement de 200 mètres au-dessus de ses rives; il fallait donc dire que le plateau s'étendait du sud au nord, en partant de la Lozère, d'environ 20 myriamètres , ,et qu'il allait ensuite de l'est à l'ouest, jusqu'au département de la HauteVienne , en occupant une largeur de 15 myriamètres.
)
(1) Je renvoie ici à ta note où j'ai dit que je faisais abstraction des montagnes volcaniques, du nombre desquelles est le Puy-deDôme.
Ff3