Journal des Mines (1800-01, volume 10)
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sTIR L'ESPÈCE MINÉRALOGIQUE 588 si l'espèce est considérée comme une collection
d'êtres distincts entre eux , elle est alors un assembla.ge de minéraux, qui se comportent d'une même manière, et produisent de semblables effets dans des circonstances déterminées, qui diffèrent des autres minéraux par une ou plusieurspropriétés essentielles, et qui ne contrastent entre eux que par des particularités peu importantes. (c) Il s'agit donc de connoître ces propriétés essentielles, nécessaires, pour instituer l'espèce minéralogiques; il importe d'abord de savoir précisément d'où elles dérivent , et comment elles se découvrent; il faut déterminer quels doivent être ces attributs communs à un nombre plus ou moins
grand de minéraux, venant de divers pays,
portant souvent différentes livrées, se trouvant dans différens états, et présentant quelquefois, par leur aspect, bien plus de dissemblance que de ressemblance. Il faut établir des données, d'après lesquelles on puisse constater invaria, iilement l'identité de l'espèce au milieu a, tant de modifications diverses , dont le Même minéral décider ce quidoit est susceptible; il faut enfin variétés
- car comrallier à.-l'espèce toutes ses
ment serait-il possible de fonder , avec quelque solidité j, des espèces parmi les minéraux, si on ne convient pas d'avance, dés principes sur lesr quels on doit les établir ? (d) Il parait cependant que la rech.erche de cette première base, si nécessaire à toute bonne classification, a peu occupé les minéralogistes, soit qu'ils désespérassent de trouver ce principe uniqUe , qui devoit résoudre toutes les difficuités, et qui devoil; leig fournir un tel nombe
SUR L'EsPLcr, MINfiALOGIQUE.
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de conséquences, qu'elles pussent s'adapter à. tous les cas , soit qu'ils n'en sentissent pas. l'importance. Il est vrai aussi qu'il y a bien peu de systèmes pour la distribution des minéraux, dans lesquels On découvre cet esprit de méthode,
qui juge la valeur et l'importance de tous les rapports , qui: saisisse les contrastes aussitôt que les ressemblances, qui distingue les modi-
fications casuelles des.. propriétés essentielles, qui s'abstienne de l'inconvénient d'établir des relations. de convention entre des êtres que la
la Nature fait 'contraster par des oppositions réelles, et qui évite une route qui le mettroit dans la nécessité de séparer, par une suite de quelques autres.: conventions , des êtres qui jouissent en commun d.e$ propriétés les plus. importantes.
(e) En portant un coup-d'oeil sur la plupart
.des répartitions qui ont été faites parmi les pro, duits clu règne minéral, on seroit tenté de croire que toutes les divisions qui les partagent, en. genres et en espèces, ont été plutôt tracées par la main du hasard, que dirigées parmi e réflexion éblairée. On n'y retrouve aucun principe, on n'y
reconnaît aucune règle, et on y rechercherait. en vain le plan général qui a.decide l spécification. On est meme étonné de voir qu'aucun auteur systématique n'ait donné la définition de l'espèce minéralogique, et n'ait annoncé d'avance les motifs ou 'naturels ou de convention , d'après lesquels il prétendoit Il sembleroit que le naturaliste, qui s'est trouvé engagé dans l'espèce de dédale construit avec tous: les produits du règne minéral , n'ayant trouvé:aucun fil qui pût diriger es pas au milieu.
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