Journal des Mines (1800-01, volume 10)
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sus. L'ESPÈCE 1VIINÈRALOG1QUE.
se bornent pas à réunir des êtres qui n'auraient entr'eux que quelques rapports de convention, mais des êtres qui ont les conformités les plus réelles, qui ont des ressemblances impertur-
bables , qui diffèrent des autres par des propriétés essentielles, et qui défendent et maintiennent leur existence contre tous les efforts
des procédés mécaniques. J'ajouterai même que l'espèce minéralogique peut en quelque sorte remplir la condition imposée aux espèces des faêtres organisés, puisque dans elle existe la des les mêmes élémens culté de reproduire avec pourvu êtres parfaitement semblables entr'eux,dans ses que la nature ne soit point troublée
procédés, de les former de nouveau toujours
sur le même modèle, lorsqu'ils se trouvent complètement défaits par une entière désaggrégation ; puisque cette faculté essentielle qui peut être troublée dans ses effets, qui peut être suspendue par beaucoup de circonstances, et même réduite à une entière inaction, ne peut jamais être anéantie aussi long-tems que l'espèce subsiste , et qu'elle lui est tellement inhérente qu'elle s'y conserve toujours prête à agir aussitôt que les circonstances lui deviennent favorables. (s) Mais pour éclaircir davantage un sujet qui ne laisse pas d'avoir ses difficultés, je crois devoir le traiter avec quelque méthode et l'examiner sous différens points de vue. Je considérerai donc successivement, 1.. l'espèce dans sou existance ; 2.° l'espèce dans sa constitution ; 3.° l'espèce dans sa représentation, ses modifications et ses circonstances ; 4.. l'espèce dans prédisposes propriétés, facultés, habitudes, l'espèce dans ses sitions et fréquentation; 5.o
suit L'EsrIce MINÈ'RALOGIQUE.
Sot relations analogiques et dans ses caractères distinctifs et spécifiques ; l'espèce dans l'ordre méthodique ; 7.. l'espèce comparée aux espèces
improprement dites ou sortes.
S. 2. L'espèce considérde dans son existence.
(a) IL importe d'abord de savoir qu'il y à
très-peu de masses qui puissent être considérées comme des individus propres à représenter l'espèce qu'elles sont infiniment rares celles qui réunissent la plupart des propriétés qui peuvent 'résider dans une espèce déterminée, qui en rassemblent tous les caractères distinctifS ; et nous dirons ailleurs quelles sont ces masses privilégiées. La plupart des masses doivent plutôt être
considérées comme des portions d'individus dont il faut rapprocher un grand nombre avant de former un être complet; et tout comme l'anatomiste qui va dans un charnier pour com-
poser un squelette entier, est souvent obligé de réunir les ossemens qui ont appartenu à vingt corps différens; ou plutôt de même qu'Appelle ,
pour former sa Venus qui devait être le type
de la beauté dans le sexe féminin, a dû prendre
les traits les plus parfaits épars sur un grand nombre de femmes; le minéralogiste, qui voudrait se former la représentation sensible de l'individu qui figurerait pour l'espèce, serait obligé de choisir dans un très-grand nombre de
masses les caractères qui lui paraîtraient les plus adaptés à l'être qu'il chercherait à représenter selon l'idée qu'il aurait pu en concevoir. 'Après avoir comparé entre eux un grand nombre de minéraux essentiellement de même
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