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Journal des Mines (1800-01, volume 10)

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SUR L'ESPÈCE MINÉRALOGIQUE.

SUR L'ESPiCE MINÉRALOGIQUE.

agitations, car tout ce qui n'attaque pas la constitution de la molécule intégrante est évan ger à l'existence de l'espèce. (b) Cependant, quoiqu'il soit très-vrai que la molécule intégrante peut être considérée comme un être complet qui a sa constitution, sa forme et ses propriétés particulières, l'espèce qu'elle institue, par droit de nature, serait pour nous un être de raison, resterait perpétuellement un être d'abstraction, si elle était privée des, moyens de devenir perceptible à nos sens, si elle ne développait pas des propriétés physiques évidentes, si elle se refusait à des épreuves chimiques directes, si enfin elle ne se présentait pas corporellement à nos observations ; car l'extrême subtilité des molécules intégrantes les soustrayant à toutes nos observations en tant qu'elles res- tent isolées, c'est par la pensée et non par nos sens que nous connaissons leur existence. Pour que l'espèce nous permette donc l'examen attentifde ses différentes propriétés et la recherche de toutes ses facultés, il faut qu'elle se présente à nous de manière à être soumise à l'inspection de n.os différens organes, il faut qu'elle forme un corps solide ou fluide d'uncertain volume, ou un amas incohérent d'une certaine étendue ; et comme ce n'est même que dans l'état de solidité que l'espèce peut j ouirpe la plénitude de ses propriétés, qu'alors seulement elle peut mettre eu exercice toutes ses facultés , je crois pouvoir dire que si l'espèce minéralogique existe réellement pour la nature, aussitôt que la molécule intégrante est constituée elle n'existe réellement pour nous que lorsqu'elle est aggrégée ; et aussi long-tems que des molécules intégrantes

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de même nature restent désaggrégées , quoique rassemblées en quantité suffisante pour occuper une étendue appréciable, et pour devenir ainsi perceptibles dans leur ensemble, l'espèce peut être considérée comme parfaite par rapport a la

nature, mais comme imparfaite par rapport à .

nous, en tant qu'elle est encore privée de la plupart des propriétés par lesquelles nous pouvons la juger. (c) Mais la Nature a doué les molécules inté-

grantesd'une faculté qui donne bientôt à l'es-

pèce qu'elle a instituée cette seconde existence, et qui là lui maintient de la même manière que les affinités chimiques maintiennent la première dans les espèces composées ; je parle de cette tendance réciproque, nommée affinité d' aggrégation , qui détermine les molécules semblables, à se rassembler et à se ,réunir avec plus

ou moins d'énergie, aussitôt qu'elles se trouvent dans la sphère d'activité les unes des autres, et que les circonstances leur permettent d'exercer ce genre de prédilection. C'est ainsi que des molécules intégrantes de même nature, parviennent à instituer des masses et à les douer d'un grand n'ombre de propriétés, qui sont une

émanation de leurs facultés particulières, et

qui ne pouvant se développer que par suite de la plus intime cohérence, peuvent être considérées comme des résultats de l'a ggrégation Ainsi donc, quoique les effets de la cohésion soient, sous quelques rapports, accessoires à l'espèce minéralogique l'état ,de solidité lui est tellement approprié, il lui est tellement impor-

tant, par rapport à nous, que nous pouvons regarder la cohésion comme une seconde