Journal des Mines (1800-01, volume 10)
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720 CONVERSION D'ARGENT MURIATi
Je pensais de même que lui, mais les parties recouvertes d'argent natif me paraissaient d'une: très - grande étendue , comparativement à la
petitesse du fer de la flèche : je me proposai à l'instant de renouveler cette expérience s'il était possible ; je détachai quelques parcelles de minerai d'argent inuriaté transparent, d'un morceau très-pur, apporté du Pérou par Dombey, et qui ne contient pas un atôme d'argent natif. Je mis, le fo nivôse an 8, ces fi-agmens avec deux petits clous de fer, j'enveloppai le tout de
- plusieurs papiers, et je le déposai à côté d'autres minéraux, dans un tiroir à l'abri de l'humidité, mais placé dans une chambre où l'on
ne fait point de feu.
Le 15 pluviôse suivant, en examinant ces
papiers , je remarquai avec plaisir qu'ils étaient
tachés de rouille ; en les ouvrant j'y. reconnus beaucoup de rnuriate de fer brun, accompagné d'humidité , et je trouvai presque tout le minerai d'argent muriaté converti en argent natif, disposé en lamelles brillantes. Ce changement, opéré en 35 jours, démontre
la réalité de celui qu'avait produit la flèche qu'on avait trouvé rompue , après un long
séjour sur le minerai d'argent muriaté ; il rend. raison de l'étendue de l'argent revivifié par le muriate de fer très-déliquescent, qui avait coulé gent cornée, l'acide marin abandonne Pargen.t pour s'unir au 'fer du mortier ; et par une note il ajoute : lorsque l'on. sépare de la mine d'argent cornée l'acide marin par l'intermède du
fer, l'argent reste à nu sous sa forme métallique, parce qu'alors il s'empare du phlogistique du fer à mesure que celui-ci passe à l'état de sel martial.
721 EN ARGENT NATIF. sur le morceau et enlevé l'oxigène à l'argent.:
Il prouve de plus, qu'ut" tems assez court suffit pour que ce minéral, mis en contact avec du
fer, puisse. perdre son oxigène , son acide, et paraître avec le brillant. métallique. Soupçonnant que cet effet pouvait avoir lieu en moins mis du même minerai d'arde tems encore, gent avec un clou d'épingle, je l'ai exposé à
l'humidité ; quelques heures après le même ph&
nomene s'est en partie renouvelle. Enfin, il suffit de mettre en contact avec ce minéral du fer, et mieux encore du zinc, de faire tomber pendant quelques secondes la vapeur de l'haleine, de frotter légèrement le métal contre le minéral, et à l'instant il se _trouve recouvert d'une feuille d'argent natif. On sait qu'il arrive dans le sein de la terre de fréquentes décompositions et recompositions naturelles., analogues à celles que je viens d.e citer ; mais je n'ai pas connaissance que l'on ait cherché jusqu'ici à les- favoriser (1). Depuis long-tems je me propose de faire des (1) M. Trebra , intendant des mines en Saxe, cite dans ses Observations sur les montagnes (dont le Cit. Dietrick a donné une traduction française) un fait analogue qu'il a observé lui-même dans la mine des Trois femmes ( Dreyvveiber) district des Mines de Marienberg. Il rapporte, page 56 à 61 et 243 , 10. qu'en 1777 , en agrandissant une ouverture dans cette mine noyée pendant plus de deux cens ans, on trouva quatre estaimples ou étançons , faisant partie de la charpente d'un ancien puits, dont les bouts avaient été engagés dans une veine de spath pesant couleur de chair et de spath-fluor vert; 20. que les extrémités de ces pièces de bois se trouvèrent garnies d'une matière ferrugineuse noire
et brune, renfermant beaucoup de mine d'argent vitreuse et d'argent vierge en feuillets extrêmement minces.