Journal des Mines (1800-01, volume 10)
Page : Image 138
Révision de 2 avr. 2015 12:48:15, edited by 194.214.158.55
736
MINES DE PLOMB ARGENTIFRE
de pente aux galeries, ce qui a fait perdre une grande hauteur du filon que l'on aurait pu exploiter. 20. Toutes les galeries ont été ouvertes dans le filon même, le plus souvent sans être garnies d'étais ; elles ont été prolongées sur sa
direction, en suivant le marche errante des veines, qui, ainsi que nous Pavons dit, s'approchent tantôt du toit, tantôt du mur. Les Cit. Duhamel et Mallet , après avoir blârn.é cette méthode défectueuse, exposent, avec raison, qu'il eût fallu au contraire exploiter ce filon en travers par des galeries dirigées du toit au mur ; que par ce moyen on aurait pu en reconnaître la masse entière, aujourd'hui criblée_de toutes parts au hasard sans que l'on puisse savoir où l'on va dans ce labyrinthe (1). Vos commissaires observent qu'il eût été facile de se débarrasser alors d'une grande partie des déblais soit en en remplissant les galeries transversales, soit en s'en servant pour le muraillement d'une galerie longitudinale, qui aurait établi une communication 'sûre et solide .entre tous ces travaux, et qui existerait encore -aujourd'hui : c'est le moyen qu'ils conseillent de suivre autant qu'on le pourra dans les anciens travaux, et aussitôt que l'on attaquera une partie neuve de ce filon. (i) Diétrich, Mines de la Lorraine, page 86.
DE LA CROIX , (DPAR.T. DES VOSGES.
737
S TV. Époques de la prospérité et de la décadence de ces mines.
Les mines de la Croix ont eu plusieurs époques florissantes.
L'Histoire d'Alsace de Sébastien Munster annonce que, (c vers l'an 1581 , elles furent si
Époques
de la prospérité et de la décatten-
productives, qu'elles donnaient chaque semaine un bénéfice net, im_pe nsis omnibus deductis ,
de ,1 5oo écus d'or » : on évalue l'écu d'or à 10 fr. ,
ce qui ferait une somme annuelle de plus de 750 mille francs. On croirait à peine à ces produits immenses, s'ils n'étaient encore attestés par l'étendue et la puissance étonnante de ce filon, par les massifs riches en minéral, et négligés par les anciens , que l'on y a trouvés depuis (i). Le C.en Monnet, inspecteur des mines', annonce, dans son ouvrage manuscrit destiné à accompagner l'atlas minéralogique de cette partie de la France, que.,--<--peride-sannées
1740 et 1744 jusqu'en 1759, il y avait à la Croix quatre à cinq cents mineurs, et que l'on y a ex-
trait, pendant ce teins, plus de deux millions de myriagrarnmes de plomb ( 4 à 5oo mille quin-
taux ) , et environ ioo.myriagrammes d'argent - (3 à 5 mille marcs) , sans parler de plusieurs m-yriagrammes de cuivre cc.
Le même inspecteur, dans un mémoire particulier sur ces mines, cherchant les causes de leur décadence, s'exprime ainsi : Les entrepreneurs, favorisés par la solidité de la gangue, (1) C'est avec un excédent des bénéfices de ces mines, que l'on a bâti l'église de la Croix.