Journal des Mines (1801-02, volume 11)
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MASSE DÉ l'En
dice certain qu'il a existé une fonderie quelque
part sur cette montagne cependant on n'en découvre pas de trace , et la mémoire en est perdue chez les habitans. II est de même possible qu'il y ait eu, dans un teins fort reculé, des travaux de mines et des fourneaux de fonte sur la montagne de Sibérie , dont il ne reste plus de vestiges, quoique la masse trouvée fût un de leurs, produits. L'hypothèse M. Patin sur la cause qui a fait passer cette masse à l'état métallique, n'est
pas aussi certaine qu'il le pense. Un coup de foudre est bien loin de pouvoir opérer un tel effet. On a des exemples de ces coups de foudre
sur des rochers élevés du Mont-Blanc, dont l'action n'embrasse qu'un très-petit espace, et seulement à la surface du rocher. J'en ai vu quelques - uns , et j'en possède deux dans ma collection.
L'un est un éclat de rocher, trouvé par un
guide ; il a 3 pouces de diamètre et 9 lignes d'épaisseur vers le centre. On voit uniquement
à sa surface, un grand nombre de bulles de verre, les unes superficielles , les autres saillantes, de la grosseur d'un grain de navette et
d'un grain de chenevis. De petites veines de fehl-spath sont un. peu boursoufllées , et le re-
vers de ce morceau a seulement près de ses
bords quelques autres bulles de verre. Des par-
celles d'amiante n'ont point d'altération , et il en est de même de la plus grande partie de cette petite masse. L'autre morceau, que mon fils aîné a trouvé sur le revers du Mont-Blanc, dans une course que nous faisions ensemble, n'a qu'un pouce
SIBRIE.
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et demi d'étendue, sur 8 à 9 lignes d'épaisseur.
Les deux surfaces sont couvertes de schorls blancs, dont plusieurs sont imprégnés de chlo-
rite, avec quelques petits cristaux de quartz. La surface des schorls d'un côté et sur l'un des bords du morceau est vitrifiée, et ce vernis vi-
treux a coulé et en lie une partie les uns aux autres ; les petits cristaux de quartz n'ont point d'altération, et deux petits faisceaux de lames de fer spéculaire qui sont sur le bord opposé sont intacts. L'action de la foudre s'est portée légèrement sur l'autre face , où se trouve un troisième petit faisceau de fer spéculaire qui de même est intact. Comment donc un coup de foudre pourrait-il pénétrer et porter son action au travers d'une masse de plusieurs pieds d'épaisseur, et faire passer par la fusion cette masse de l'état de mi-. lierai à l'état métallique ? On juge assez d'après
tout ce qu'il faut pour produire cet effet dans nos fourneaux de fonte, qu'un coup de foudre est bien insuffisant pour opérer cette transformation dans une masse de 16 quintaux. C'est porter loin laprédilection pour unehypothèse aussi peu vraisemblable, que de conclure, d'après elle, que la formation des métaux natifs qui se trouvent dans les entrailles des mines,
peut être Hie principalement à l'électricité. Telles sont les réflexions que j'avais faites sur cette masse de fer de Sibérie, et sur les hypothèses auxquelles elle a donné lieu, ne présumant pas que j'en verrais des fragmens , dont j'ignorais l'existence , que j'ai trouvés dans les collections de MM. les professeurs Pictet et Boissier, et de M. Tingry.