Journal des Mines (1801-02, volume 11)
Page : Image 256
Révision de 10 févr. 2015 06:02:41, edited by Anonymes
,
470
DESCRIPTION MXNERALOGIQTIE
gement bien prononcé qu'à trois lieues de Qosseyr. Là, son aspect change subitement ; elle s'élargit tout- à-coup considérablement, et les montagnes qu'on apperçoit au loin ont une autre nature et une autre disposition que celles
que l'on quitte. Une grande partie sont gypseuses, ou calcaires; leurs couches, toutes bien bpparentes et très-régulières, sont quelquefois horizontales, mais très - souvent inclinées du nord. au sud, et rarement dans d'autres sens : fait qui n'a d'importance qu'en ce qu'il peut
Couches d'ostracitcs.
concourir à faire juger quelques opinions énoncées sur la formation de la vallée. Les premières couches calcaires qu'on atteint au nord de la route ont éprouvé un renverse-
ment qui les a fait avancer hors de la chaîne dont elles faisaient autrefois partie. Elles sont formées par l'accuM-alation de grandes coquilles bivalves fossiles , de trois à quatre pouces de longueur, très-bien cOnservées. Ces coquilles,
désignées en minéralogie par le terme assez vague d'ostracites , s.cet connues des zoologistes .sous le nom, pJisprécis d'ostrea dilaviana. . Elles sont si, abondantes dans 'ces couches, qu'il n'y existe d'autre matière que celle qui paraît s'être introduite posteeurement à leur accumulation dans les intersticeSTIaissés entre elles. Vers le sud, on voit de hautes montagnes de pierre calcaire compacte, à couches horizontales, qui reposent immédiatement sur le granite : elles sont coupées à pic , et.remplies de silex disposés avec une certain.erégularité. On retrouve plus loin, parmi les,'montagnes calcaires, de nouveaux schistes , et. diverses .
Couches calcaires ?e"géreasnItuet.
DE LA VALLEE DE QOSSÉ YR.
471
roches dont 'quelques - unes peuvent être regardées comme des porphyres peu prononcés. Leur base est le plus souvent d'une couleur gri-
sâtre, quelquefois elle tire sur le brun. Les grains de feld-spath cristallisés y sont si rares, que souvent des blocs d'un volume considé-
rable en sont tout-à-fait exempts : aussi, par le nom donné à ces roches , n'avons-nous voulu qu'indiquer leur. rapprochement vers l'état porphyritique.
Ce mélange singulier de montagnes de nature et d'époques nécessairement si différentes, qui se succèdent brusquement et sans être liées par des passages gradués, est un fait (i) géologique , digne de remarque. Il peut servir à prouver (s) lise trouverait expliqué, si l'on permettait une supposition , en concevant ce terrain, composé actuellement de substances si peu analogues , originairement uni sans conpures et formé des seules substances qui paraissent les plus anciennes. De nombreuses vallées auront été ouvertes par les causes qui les produisent encore aujourd'hui ; et si l'on suppose que dans cet état leur sol ait été recouvert par les 'eaux , ou , pour n'entrer dans aucune suppoSition systénia-tique particulière, qu'il ait été soumis à l'action des causes qui ont produit successivement les pouddings à fragmens antiques , les schistes , les terrains calcaires , gypseux , etc. alors les excavations ou vallées qu'il renfermait auront dû toutes être remplies par ces matières de formation de plus en plus récente. On concevra aisément qu'ouvert ainsi à plusienrs reprises par des vallées nouvelles, et rempli à chacune par une seule de ces matières , ce terrain sera redevenu autant de fois un plateau continu, mais chaque fois composé de substances de plus en plus nombreuses , tout-à-fait étrangères les unes aux autres , et sans liaison entre elles. Traversé enfin par les vallées actuelles , dont les directions se croiseront avec celles des anciennes , il devra né-
Gg4
Roches porphyritiques.