Journal des Mines (1801-02, volume 12)
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SUR LA STRUCTURE DES MONTAGNES
DE LA VALLL'E DE L'ADOUR.
ces montagnes, ce ne sont que grottes, que réduits, que cavités de toutes formes et de toutes dimensions. La grotte de Campan, tant visitée des curieux, et qui mérite si peu de l'être, n'est que le moins remarquable des accidens de ce <i Au-dessus de Bagnères , dans le Bédat, deux cavernes conduisent jusques au coeur de la montagne par d'immenses et tortueuses gab leries , où pendent de superbes stalactites. A
Or, la nature de cette matière décomposable n'est pas plus incertaine que son existence. Dans les parties saines de ces mêmes bancs, j'ai trouvé des veines et des noeuds fortement pyriteux , et au fond des cavités accessibles à l'air, j'ai trouvé de l'oxyde de fer. Ainsi ces mêmes sulfures qui sont répandus avec tant de profusion dans toutes les pierres de cette région, forment encore la
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le rocher rend tout-à-coup une rivière dérobée à l'Adour,, tandis qu'un soupirail .111-édous ,
voisin exhale incessamment le vent froid qu'excite sa marche souterraine. 'Sur les montagnes
d'Harris et de Lhéris , s'ouvrent deux puits verticaux dont on n'a point encore pu sonder la profondeur. Les forêts d'As que en recèlent plusieurs autres. Ailleurs des puits semblables sont comblés en tout ou en partie, par la chûte de leurs parois ou par les graviers que les eaux -y ont entraînés. Partout Ides dépressions, des
entonnoirs se sont formés .par l'écroulement ou l'affaissement des cavités intérieures ; et tandis que la masse entière' de ces montagnes décèle de toutes parts sa constitution caverneuse, cette même constitution se représente en petit dans des bancs entiers, dont les parties exposées à l'air, sont criblées de trous sinueux et arrondis, qui les percent dans tous les sens. Il est évident que ces trous, ces cavernes,
ces puits , ne sont autre chose que la place
'qu'occupaient autrefois des veine,s et des filons
d'une matière étrangère à la pierre , plus décomposable qu'elle, et qui a cédé à l'action de l'air et aux infiltrations de l'eau.
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base des mélanges qui donnent à celle-ci son caractère caverneux. Dans un sol ainsi constitué , on comprend qu'il y aura beaucoup d'eaux absorbées ; (pie ces eaux parcoureront librement l'intérieur des montagnes jusqu'à de grandes profondeurs
qu'elles seront partout en contact avec de
grands dépôts de pyrites ; que cette rencontre occasionnera des décompositions mutuelles qui
exciteront et entretiendront divers foyers de
chaleur souterraine ; qu'il y aura, en outre, d'abondantes -productions de fluides élastiques, et sur - tout de gaz hydrogène qui s'accumulera dans les cavités intérieures ; que celui. - ci sera disposé à- s'enflammer et à ébranler périodiquement ces mêmes cavités, en détonnant avec l'air athmosphérique qui y aura pénétré , et que Si quelques-unes des eaux qui les parcourent viennent à reparaître à la surface de la terre, elles seront chaudes ou :froides , selon qu'elles se seront plus ou moins approchées des foyers de chaleur , et qu'elles contiendront ou du gaz hydrogène sulfuré, ou des sulfates de fer, ou. du sulfate de chaux, selon qu'elles auront traversé ou seulement côtoyé les grands laboraG4