Journal des Mines (1801-02, volume 12)
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SUR LA STRUCTURE DES MONTAGNES
DE LA VALLE DE L'ADOUR;
toirs où se combinent et se dégagent ces nouvelles productions. Tel est, en effet, le sol de Bagn.ères , et tels sont les phénomènes qu'il nous présente. Ses
qui doivent à la longue les combler de nouveau. Que l'on juge maintenant à quel point la prompte formation de certaines carrières
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eaux thermales sont au nombre des plus chaudes
et des plus abondantes qui existent, et il -y en a peu qui soient plus anciennement et plus généralement connues. Les Romains les ont fréquentées durant les
beaux tems du haut Empire. Leur séjour est attesté par des inscriptions qui ont été copiées par Silerula , et par le Basque Oïénard. Quelques-unes existent encore. L'une de ces inscrip-
tions nous apprend que Bagnères étoit alors connu sous le nom de Ficus aquensium. Les
autres sont des actes de piété envers les Nymphes des eaux. Il est à observer que la plupart ont éte trouvées enfouies précisément au voisinage des sources qui ont encore le plus d'abondance et de chaleur. Et ce n'est pas tout: avant les Romains, les Celtes avoient connu ces eaux.
Près de Bagnères existoit un temple commun à plusieurs peuplades gauloises, et consacré au Dieu Aghon, divinité locale dont le nom signifie, suivant Bullet, Eau bonne. Il y a donc deux mille ans au moins, que, ces mêmes sources coulent dans les mêmes lieux. Deux mille ans n'ont
pas suffi pour dévier leur cours, pour éteindre ou déplacer les foyers qui les échauffent. Les dépôts ne sont point encore épuisés ; les cavités qui les renferment ne sont pas encore vuides tandis que tant d'autres cavités voisines sont depuis long - tems évacuées , et commencent
pourtant a peine à se remplir des stalactites
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-d'albâtre peut servir à démontrer la récence de nos continens ! En supputant ce qu'il en avoit fallu de tems à telle caverne pour se remplir, iI conven oit de supputer aussi ce qu'il en avait fallu auparavant pour la vuider ; il convenait de déterminer encore si les deux opérations devaient si nécessairement se suivre, qu'il fût impossible de concevoir un intervalle quelconque entre elles. Or, qui ignore que, dans le monde inorganique, les événemens s'enchaînent, non selon l'ordre des tems , mais selon l'ordre des circonstances ; et que dans le cours uniforme des siècles, il n'y a nulle mesure à laquelle on puisse rapporter l'action Capricieuse et conditionnelle des causes qui tour-à-tour suspendent ou précipitent la succession des faits dont Phis toire de la terre se compose ? Toutes les sources de Bagnères procèdent des montagnes situées au couchant. On en compte trois principales ; celle de Salut, celle de Sallies et celle de Bagnerolles. Toute trois sont d'une prodigieuse abondance. La dernière fournit à -
elle seule 11880 pieds cubes ou 407 mètres cubes d'eau par jour. Les dérivations souterraines doivent être encore plus considérables , car elles
forment une nape d'eau chaude qui baigne tout
le sol de Bagnères, pour se verser de là dans l'A-
dour. En quelque lieu que l'on creuse, on rencontre bientôt cette couche d'eau. Il suffit d'y enfoncer un tuyau de pompe pour la voir remonter en siphon ; et c'est ainsi que l'on a su-