Journal des Mines (1802-03, volume 13)
Page : Image 120
Révision de 28 sept. 2014 00:31:26, edited by Anonymes
202
SUR LA PrdPARATION DE L'ACIER
bans la fabrique de Mou, à 8 lieues de
-
Stayer, l'ouvrier applique un petit ce-11p sur le renfort de la faUlx , avant de la plonger dans
le suif; il lui donne. par-là une petite courbe qui se redresse à la trempe : ce moyen n'est pas employé dans les autres fabriques, où la faulx
se courbe à la trempe en sens contraire, et donne plus de travail au redressage. La fàulx essuyée, comme il a été dit, est pas-
Sée à la flamme pour brûler le reste du suif. Un peu brunie, l'ouvrier la passe vivement, par deux ou trois reprises, dans un tas de pous-
sier de charbon préparé à cet effet, puis il la tape violemment dans un baquet, rempli d'eau froide et courante; dans cette opération, il in-. cline la pièce, et tranche l'eau 'avec le renfort, sans quoi elle se courberait. Cette submersion dé-
couvre ou décape la faulx presqu'en entier; 'on
la fixe sur un banc à l'aide de deux a:rets que l'on place aux deux bouts, et avec des ciseaux. ou grattoirs , fixés dans des ,tourne à gauche , les gou-
jats font disparaître les taches restantes.
Après le grattage, la faulx reçoit encore
Du'recuit.
quelques tours de flamme pour faire disparaître les crasses détachées par le grattoir, et qui ne seraient point tombées ; de là elle passe au recuit. 12. Le recuiseur à une forge à bras et à la volée, passe et repasse la laine de la l'aulx la flamme , jusqu'à ce qu'elle ait acquis la couleur bleue. Cette nuance, ainsi que le frissonnement que produit l'eau qu'il lance dessus avec
le goupillon, pour la refroidir en partie, lui servent de guide pour juger du degré convenable de recuit.'
1T LA FABRICATION. DES FAULX.
203
13. Après le recuit., la pièce est portée au petit martinet pour -y être rebattue, et reprendre la forme que la trempe lui a enlevée. Préalablement, on la dégourdit au feu.
PI redres-
sage ,ii petit martinet.
Du martinet la faulx passe entre les mains de Du redresdeux ouvriers, qui , avec des marteaux à main, sage à bras, du poids de 2 liv. à 3 livres, et à pannes q-u.arrées , battent la lame d'un, bout à l'autre, sur un
/ tas d'acier incliné, fixé dans un billot de bois fig.
étte opération est suivie d'une semblable par deux autres ouvriers qui perfectionnent ce
qui n'a été que comMencé par les premiers.
Enfin , la faulx passe entre les mains du maî-
tre, qui s'assure si elle est bien dressée , et la dégauchit, si le besoin l'exige.
Le dressage à bras est Une des opérations les plus longues mais, comme on vient de le voir, par un'travail bien ordonné, et pour que toutes les opérations s.e., suivent, la pièce passe dlabord au petit martinet, et ensuite entre les mains de cinq dresseurs.
Cette. marche uniforme conduit à l'économie, puisque les opérations subséquentes vont
aussi vite que la trempe, et que la pièce dégourdie-reçoit plusieurs main-d'oeuvres avant de se refroidir : on observe qu'avant le dreSsage à bras, et en sortant du petit martinet,
pièce est encore chauffée légèrement au feu de charbon. L'émoulage se fait sur une meule taillée
en écu, et mue par l'eau; il ne consiste qu'à former le bizeau du tranchant, ce qui n'exige que quelques secondes.
l)eel'émou,