Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1802-03, volume 14)

SCIENCES ET ARTS. 78 -formée, et à la tenir exposée au vent des soufflets pendant quelques instans avant de la porter sous le marteau. Cette castine produit un prompt effet sur la Poupe; elle la débarrasse , à ce qu'il paraît , de la sidérite ou phosphure de fer, puisque la qualité de ce métal, qui était précédemment cassant à froid, en est singnlièrement améliorée (1). Enfin, on sait que Ri mman obtenait d'excellent fer, en traitant dé la fonte, qui donnait du fer cassant à froid, avec des scories qui avaient été fondues d'avance avec partie égale de chaux (2).

Qui qu'il en soit de l'exactitude de toutes ces données, il serait d'un grand intérêt pour les arts de trouver le procédé dont il s'agit, ou de le faire connaître dans tous ses détails, pour en établir la pratique dans celles de nos forges dont il pourrait perfectionner les produits. La Société d'Encouragernenr croit donc utile de proposer un Prix de 3000 francs pour celui qui fera connaître un procédé avantageux pour épurer en grand , soit le fer cassant à froid , soit le fer cassant à chaud ; il suffira de répondre à la première ou à la seconde partie du problème pour obtenir le Prix. Il sera double si on le résout pour les deux cas. Deux concurrens pourront l'obtenir séparément pour cl,acune des conditions données.

III. Prix proposé pour la fabrication de l'Alun. Les expériences des chimistes modernes ont répandu de grandes lumières sur la nature de l'alun .E lies ont prouvé que cette substance est un sel triple, compose d'acide sulfurique, d'alumine et de potasse, et que l'ammoniaque remplace quelquefois cette dernière , en tout ou en partie. Elles ont fait connaître les moyens les plus avantageux soit de Pextraire des schistes alumineux, soit de l'obtenir par la combinaison .directe de ces principes. Il ne parait pas néanmoins que l'on soit encore parvenu à fabriquer, ni en Angleterre, ni en Suède, ni en France , de l'alun qui puisse soutenir la concurrence avec celui que nous tirons de la solfatare, sous le nom d'alun de Rome, et que la nature y présente tout formé. Celui-ci a constamment, dans le commerce , un prix qui est de plus du double de celui des autres aluns ; il est le seul, au dire des teinturiers , que l'on puisse employer avec succès (i) Voyez Journal des Mines , no. 75 , tome i3, Page 246. no. 5 , tome page 84.

(g) Voyez Journal des Mines

SCIENCES ET ARTS.

79 dans certaines teintures il paraît aussi qu'il en faut une moindre quantité pour obtenir les mêmes résultats. Il est difficile d'expliquer à quoi tient cette supériorité l'alun. de Rome est-il exempt de fer, ou en contient-il moins que les autres? Les différens aluns du commerce seraient-ils mélangés de quelques autres substances étrangères qui ne se trouveraient pas ég,alenienf dans l'alun de Rome? Enfin, serait-ce la présence de l'ammoniaque dans quelques espèces d'aluns qui les rendrait moins propres à certaines teintures, Comme le pré-

tend Bergman, sans en donner la preuve ? Il est vrai que. l'alun de Rome n'en contient pas , mais il paraît que d'autres aluns du commerce en sont également exempts, et d'ailleurs il ne serait pas possible d'expliquer par-là pouquoi il faut, dans la même opération de teinture, beaucoup moins

d'alun de Rome que de tout autre ; car , quoiqu'il entre plus d'alkali dans l'alun, lorsqu'il y a à la fois de la potasse et de l'ammoniaque, que lorsque l'un de ces allç:alis s'y trouve seul, la différence n'est pas assez considérable pour devenir sensible dans l'emploi de Pallin. Au reste, quelle que puisse

être la cause de cette différence, il serait très-intéressant au perfectionnement de notre industrie de parvenir à la connaître , et sur-tout de trouver le moyen de la faire disparaître dans les aluns que nous fabriquons en France. La Société propose donc un Prix de 1200 francs à celui qui déterminera d'une manière précise à quoi tient la supériorité de l'alun deRome sur tous les autres aluns du coin'tierce , et qui indiquera un bon procédé , exécutable en grand, pour la donner aux aluns français ; ou enfin à celui qui présentera des aluns fabriqués en France , soit directement avec l'acide sulfurique , l'alumine et un allçali soit avec les schistes alumineux , et qui aient dans l'art de la teinture les mêmes avantages que l'alun de Rome.

IV. Déterminer par des expériences comparatives la quantité de chaleur produite dans les marnes circonstances par la combustion de diverses espèces de bois, et d'une mérne espèce employée dans divers Etats. L'éëcinonlie du combustible se compose de deux élémens ; la perfection des appareils dans lesquels on le consomme, et la qualité même du combustible: c'est sur ce dernier point, jusqu'ici négligé , que la Société désire fixer l'attention pu-. blique. Tout le monde sait, d'une manière générale, cincles