Journal des Mines (1802-03, volume 14)
Page : Image 86
Révision de 8 sept. 2014 17:53:23, edited by Anonymes
146
STATIS TIQUE DES MINES ET USINES
Le mur et le toit de la couche. ehouille
L
que l'on exploite à G-rosswald , sont des chistes argileux, qui présentent- de belles impressions de fougères et de roseaux ; dans cette .couche on rencontre une faille ou filon de pierre siliceuse , espèce de grès recomposé, dont la forme. fait voir que, postérieurement à la formation de la couche, il s'y est opéré un déchirement, et qu'il en a résulté une fente où des sables ont été apportés par les eaux ; plusieurs autres couches de houille se montrent au jour par des afIleuremens bien prononcés : jusqu'en l'an io on s'était contenté d'exploiter la couche principale , dont l'épaisseur passe, en plusieurs endroits, deux mètres. Cette année l'on a percé deux nouvelles galeries, dont l'une se dirige
vers le nord, et l'autre vers le sud-ouest, et qui, toutes lès deux, ont pour objet de couper de nouvelles couches de houille ; jusqu'à pré-
sent, on n'a pas atteint le point où les nouvelles couches se maintiendront assez pour donner lieu à de nouvelles tailles. L'épuisement des eaux s'opère à G-rossvvald , par le moyen d'une belle galerie d'écoulement, qui a quatre cents trente mètres de langueur; elle part du point le plus bas des travaux, et débouche vers la Sarre. Le système général d'exploitation consiste à mener des galeries, suivant la direction variable de la couche principale, et à pousser des tailles qui soient moyennes, entre la direction et l'inclinaison. Les tailles ont huit mètres de largeur ; on réserve entre elles des massifs ou piliers, dont la largeur est de quatre mètres : on voit qu'on laisse ainsi un tiers de la houille que l'on pourra reprendre un jour
DU DÉPARTEMEIVT DE LA MOSELLE.
147
avec facilité, après le tassement des déblais
que l'on apporte continuellement dans les parties vidées. Cette exploitation est belle.-et régulière; les galeries sont spacieuses, parce qu'on. leur donne pour hauteur presque toute l'épais-
seur de la couche ; l'air y circule très -libre-
ment. La houillère de Pettelange-Créange n'est dis- Houillère tante de la houillère de Grosswald, que de seize ,dae hectomètres tout: tout porte à croire que ce sont CiUge. les mêmes couches de houille, qui s'exploitent dans ces deux endroits si voisins l'un de l'autre, et que les deux exploitations encore distinctes,
n'en devraient faire qu'une confiée au même
concessionnaire. Il y a soixante ans que la houillère de Pettelange-Créange est ouverte ; avant la révolution elle appartenait au prince de Nassau-Saarbruck ; en 1793, la commune de Pet-
telang-e s'étant réunie à la France, s'empara des houillères dé son territoire, et les exploita; elle-même, au mépris des lois existantes , jusqu'au 6 vendémiaire an 4; depuis cette dernière époque la commune, se regardant comme propriétaire des mines de houille, les a affermées successivement à-des citoyens qui ont revendu ce prétendu droit ; de là , des différens continuel-s, des procès, des opérations d'agio-
tage, en un mot , tout --ce qui peut hâter la
ruine d'une exploitation. A Pettelange-Créange , il y a deux couches dp houille, distantes l'une de l'autre de quarante-quatre décimètres; elles ont même inclinaison , même direction, même toit schisteux, donnent la inême espèce de houille, en un mot, ne forment qu'un même système, -et cependant 2
à