Journal des Mines (1802-03, volume 14)
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SUR LES THERMODITRES matière fournit une aussi juste mesure pour les degrés de chaleur supérieure, que la di., latation du mercure ou de l'alcool le fait pour les inférieures , etc. Telle est en substance l'opinion de cet artiste; je me propose d'examiner jusqu'à quel point elle peut être fondée. Le but stérile de relever une erreur échappée à un fabricant aussi recommandable , n'est point ce qui m'a fait prendre la plume. 426
J'ai vu cette erreur partagée par des hommes très-instruits sur tout autre sujet , mais
qui n'ont pas été à portée d'observer les phénomènes résultans de l'action du calorique sur les mixtes alumineux. Le point sur lequel elle porte m'a paru assei important pour être discuté, et je me suis livré d'autant plus volontiers à cette discussion, que plusieurs des principes dont je tâcherai de l'appuyer, sont ou absolument nouveaux, ou trèspeu répandus. Pour qu'un effet quelconque puisse devenir la mesure d'une cause, il faut qu'il résulte uni-
quement et invariablement de cette cause, et qu'il y soit nécessairement proportionné. Voyons si ces trois conditions se trouvent dans l'effet adopté pour mesurer les hautes températures. 10. Plusieurs circonstances concourent à mo-
difier l'action du calorique sur les mixtes alumineux. Il est constant qu'à une température quelconque, ces mixtes éprouvent une retraite d'autant plus considérable , qu'ils y sont exposés plus long-teins. Il est même reconnu qu'à uno
EN TERRES CUITES. 427 température soutenue, ils prennent autant de retraite qu'à une autre plus élevée, mais appliquée moins long-tems. C'est également un fait incontestable, qu'un coup de feu très-brusque ne laisse pas aux molécules terreuses la faculté de se rapprocher aussi intimement qu'elles le feraient à un coup
de feu gradué : aussi, à température égale
l'action lente du calorique produit-elle plus de retraite qu'une action rapide. Il est même des circonstances où l'action précipitée du calorique donne lieu à un dégagement de gaz si abondant, qu'au lieu d'opérer une retraite , il produit un gonflement trèsmarqué. La retraite est donc susceptible d'augmentation ou de diminution, suivant que le calorique a été administré plus ou moins Ion g-tenus, plus ou moins rapidement. Elle résulte donc tout à la fois de l'intensité, de la durée, et du mode d'application du calorique. Elle n'est donc -pas causée uniquement par l'intensité de ce fluide.
2°. Le plus ou le moins d'exactitude dans l'exécution des petits solides argileux , que Wedgwood appelle pièces à thermomètres, ,
donne lieu à beaucoup de variations dans leur retraite. Quelques précautions qu'on prenne dans la préparation de ces solides, il s'en trouve dont
la pâte est plus ou moins broyée, malaxée
humectée , etc. etc. Or, autant de différences dans cette préparaEe