Journal des Mines (1802-03, volume 14)
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MINE DE CHROMATE DÉ PER, etc.
provenant des creusets' dans lesquels on a opéré ; on peut encore se débarasser de ces terres en étendant d'eau la dissolution du chromate alcalin, et en la laissant exposée à. l'air pendant quelques jours , ou bien en la saturant par. l'acide nitrique , et la faisant ensuite évaporer jusqu'à siccité. L'acide muriatique oxygéné produit aussi cette précipitation , et le chromate de plomb qu'on obtient après n'en est que plus brillant. Le chromate de potasse préparé avec le nitre , donne um précipité noir rougeâtre avec le nitrate de mercure, au lieu d'un bau précipité rouge qu'on obtient, lorsqu'on emploie le chromate de potasse purifié. Soupçonnant que cette ,diffé-
rence était occasionnée par de l'acide nitreux que pouvait contenir le chromate, nous avons versé peu-à-peu de l'acide . nitrique dans la solution , et nous avons vu avec surprise la liqueur laisser dégager du gaz nitreux , et prendre suc7cessivement toutes les teintes , depuis le rouge du rubis jusqu'à la belle couleur verte de l'émeraude. La couleur rouge se développe la première, à celle-ci succèdent le violet , le bleu , toutes les nuances de l'aigue-marine, et enfin le beau vert de l'émeraude. En versant un excès d'acide nitrique, ou du muriate suroxygéné- de potasse , on obtient de nouveau , après avone fait évaporer jusqu'à siccité et redissoudre dans l'eau , du chromate de potasse assez pur, et exempt de substances terreuses. Mais afin d'obtenir ce réactif pour les laboratoires, nous croyons qu'il vaut mieux décomposer par la voie humide et au moyen du carbonate de potasse saturé, le chromate de plomb obtenu par le procédé indiqué. Nous finirons en observant que le chromate de plomb -
ainsi préparé , est d'une couleur jaune plus pure que le chromate de plomb natif. ,Cette circonstance ne peut que le rendre plus précieux aux yeux des peintres , puisqu'ils éprouvent beaucoup de difficultés à se procurer des nuances
pures, tandis qu'ils 'composent assez facilement les nuances mélangées. Quant à la solidité, quelques essais semblent nous autoriser -à croire que -cette couleur peut être mise au nombre de celles qui jouissent éminemment de cette propriété : au surplus , c'est à l'usage et :sur-tout au teins à nous apprendre jusqu'à quel point cette opinion est fondée.
ANNÔNCES CONCERN21Nrles Mines, les Sciences etlesArts. I. Extrait d'une Lettre (1) s'Ici- les mines d'asphalte de Surjoux ( département de l'Ain).
Du Parc, le 12 prairial an ri.
No us continuons à rencontrer par intervalles dans nos galeries , de gros rognons pyriteux , des fentes desquelles il coule quelquefois de l'asphalte tout épuré , aussitôt qu'on lui a donné une issue. Nous avons remarqué que le Minerai d'asphalte , qui enveloppe res rognons, a une épaisseur de quelques mètres;
il est ordinairement beaucoup plus gros qu'ailleurs , et il contient davantage de bitume. Malgré notre application constante à étudier notre mine, dans la direction de ses couches , nous n'avons encore pu parvenir à aucune connaissance précise sur sa manière d'être. La couche que nous exploitons, a quelquefois de 3 à 4 mètres d'épaisseur, ensuite elle finit tout-à-coup , quelquefois aussi elle se réduit à une épaisseur de Io centimètres , d'autres fois enfin elle se divise en deux couches de ro à 25 centimètres chacune, et séparées par un banc d'argile
bleue ; entre l'asphalte et l'argile , il se rencontre assez souvent , dans la partie inférieure, une petite couche de
pyrites frès-dures , de l'épaisseur de 3 à 4 centimètres. Nous vous avons déjà dit qu'e ces pyrites étaient cuivreuses, mais peu riches ; nous n'espérons pas qu'elles le deviennent, notre terrain étant calcaire ; d'ailleurs , nous présumons quo cette mine métallique ne se rencontre ici qu'accidentellement. (i) Cette lettre a été adressée au Conseil des Mines, par le Citoyen Secre.tan , concessionnaire de ces mines.