Journal des Mines (1803-04, volume 15)
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APPAREIL roun. SATURER LES ALKALIS
L'effet de l'eau dans laquelle la craie est délayée, ne se borne pas à diminuer l'action trop vive de l'acide sulfurique concentré sur
cette substance : elle facilite le mouvement de ses molécules pendant l'effervescence ; elle les tient en suspension, et les empêche de se réunir en Une masse impénétrable. Dès qu'il s'est
formé une couche de sulfate de chaux, de
quelques millimètres d'épaisseur, on peut, sans inconvénient, verser à la fois un ou deux décilitres d'acide sulfurique. La porosité de cette couche, la grande quantité de trous dont elle est percée, en laissant un libre cours à l'acide carbonique, permettent, en même-tems, à l'acide sulfurique d'obéir à la tendance qu'il a
en vertu de sa densité, à se porter successivement dans la partie inférieure du vase. L'appareil ainsi disposé , peut aller plusieurs jours sans qu'on y touche; et si l'on a soin de retirer, à l'aide d'un siphon , les dépôts de silice, ainsi
que la liqueur du flacon z, dès qu'elle est saturée , on pourra continuer l'opération jusqu'à ce que le vase z soit rempli de cristaux. Ceux-ci sont ordinairement très-purs , lors-
qu'on s'est servi d'acide sulfurique. Ceux qui se trouvent dans le flacon y, sont quelquefois mélangés de silice; pour les purifier, il faut les redissoudre dans l'eau froide, filtrer la solution et - l'abandonner à l'évaporation spontanée. Quelques auteurs conseillent d'évaporer les liqueurs sur le feu : c'est un bon moyen de détruire tout l'effet de la première opération. Une chaleur assez faible , la simple dissolution des cristaux dans l'eau chaude, suffisent pour chaSser une grande partie de l'acide carbonique : ce fait a
D'ACIDE CARBONIQUE.
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été remarqué par Pelletier, et décrit dans son Mémoire. Aussi ces auteurs 'ajoutent que le carbonate de potasse saturé est un peu déliquescent : c'est une erreur qui provient de leur manière d'opérer ; car les cristaux de carbonate de potasse bien saturé, dissous à froid, et produits par l'évaporation spontanée, après avoir
été séchés sur du papier non collé, n'attirent
pas plus l'humidité de l'air que le nitrate de potasse bien pur. La forme qu'ils affectent est celle d'un prisme droit, à base rhombe, terminé par
des sommets dièdres. Ces cristaux sont souvent aéniculés , c'est - à - dire , suivant le Citoyen Haüy, que deux prismes se réunissent par une extrémité, et forment une espèce de genou.