Journal des Mines (1803-04, volume 15)
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QU'AFFECTENT CERTAINS SELS DE PLATINE. 49
CAUSES DES COULEURS DIFFRENTES
dans la capacité de la cornue le fer s'était
suite enlever presqu'entièrement l'or avec de l'eau-régale étendue de moitié d'eau. J'ai soumis à une forte chaleur , dans une grande cornue de porcelaine , du platine brut nettoyé de cette manière. J'avais adapté, mais sans luter, au bec de la cornue un ballon rempli d'eau jusqu'au tiers environ de sa capacité. Le feu fut poussé pendant deux heures avec la plus grande violence que pût donner le fourneau de réverbère. Il se dégagea pendant ce -Lems des vapeurs légères qui serpentaient dans
le ballon , et qui furent en partie dissoutes par l'eau. Une odeur assez sensible d'acide sufa. reux se répandait en même-tems à l'extérieur par l'intervalle qui se trouvait entre le ballon et le bec de la cornue.
La liqueur du ballon, qui conserva assez long-teins l'apparence de l'eau, prit sur la fin de l'opération une légère teinte verdâtre. Au bout de quelques jours , elle devint d'un bleu semblable au plus bel outremer. Il s'était formé
à la partie supérieure du bec de la cornue un sublimé bleu insciluble dans - l'eau.
Je ne pus retirer le platine de la cornue sans la briser. Je trouvai les grains de ce métal aglutinés. La partie supérieure avait un aspect brunâtre. Chaque grain était comme rouillé. Cette
- oxydation était moins apparente dans la profondeur. Enfin la partion qui touchait le fond
de la cornue avait conservé son brillant , et les grains se séparaient beaucoup
plus facilement.
Il me Aparut résulter de cette expérience,
qu'en même-teins que le soufre s'était converti
.en acide sulfureux, à l'aide de l'air contenu dans
oxydé , et une autre substance métallique s'était sublimée à l'état d'oxyde bleu, peut-être à l'aide de l'acide sulfureux ou de l'acide muriatique qui -pouvait être resté adhérent aux grains du platine. Pour connaître la nature de cette matière , je versai dans la liqueur bleue du ballon , des alkalis qui y occasionnèrent uu dépôt bleu. Les acides sulfurique et muriatique à froid n'y déterminèrent aucun change-
ment. Les acides nitrique et muriatique oxygéné
lui donnèrent d'abord une teinte lilas, et finirent par le décolorer, au 'moins la couleur de la liqueur était insensible, ce qui pouvait povenir de la petite quantité de matière contenue dans cette dissolution. L'hydrogène sulfuré n'y ,occasionna aucun précipité, mais Phydrosulfure d'ammoniaque y forma un dépôt grisâtre que les acides faisaient facilement repasser au bleu, et qui était soluble dans un excès d'hydrosulfure. Une petite portion du sublimé bleu, fixé au .bec de la cornue, fut chauffée au chalumeau avec du borax. Ce dernier ne fut en aucune manière coloré, et le sublimé parut se réduire avec -
Une autre portion chauffée seule avec l'extrémité de la flamme , disparut très-promptement.
Je procédai ensuite à la dissolution du pla-
tine , à l'aide de l'acide nitro-muriatique, mais
préalablement j'enlevai l'oxyde de fer avec l'acide muriatique. Cet acide attaqua en mêmetems une certaine portion très-faible, à la véVolume 15. D