Journal des Mines (1803-04, volume 16)
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258SUR tr7çr "VOYAGE A l'hôpital on quitte le fond de la vallée pour
attaquer au midi la chaîne centrale. Jusqu'au port de Vénasque il y a 1046-. (54ot. ) à monter
par une pente moyenne de 50d , qui se trouve comprise entre deux appendices escarpés qui se détachent du faîte. Celui de ces appendices qu'on laisse à gauche se termine par une cime pyramidale extrêmement aigu, qu'on nomme la montagne de la Pique. Deux plateaux par-
tagent la pente, ce qui la rend fort roide en
'quelques parties. Ils sont soutenus par les couches presque verticales des roches argileuses feuilletées passant au schiste clorite , qui composent toutes les masses environnantes. Leur direction est constamment comme celle du faîte de la chaîne sur lequel elles s'appuient. Le dernier plateau porte quatre petits lacs d'une eau, pure et d'un vert extrêmement foncé.
Il ne faut pas moins de trois heures pour
atteindre la brèche étroite qui sert de passage et ce n'est qu'après l'avoir dépassée qu'on découvre l'autre partie de l'horizon. La longue. masse de la Maladetta l'occupe presque en en-
tier. Séparée de la chaîne centrale par une
gorge profonde, elle se présente en face, chargée de glaciers, couronnée de neiges éclatantes, et dressant à une grande hauteur les crêtes les plus aiguës. Cette vue imposante s'agrandit encore d'une échappée sur les montagnes d'Arrap-jon , qu'on domine au Sud-ouest par la vallée
de Vénasque. La moyenne des observations barométriques donne au col 2398m. ( 1231t. ) de hauteur absolue, et 1788m. ( 918'. ) 'au-dessus de Bagnères.
Les roches qu'on y observe, ainsi yu% dans les
A LA MALADETTA , etc. 259 longues crêtés dont il est dominé, ne conservent des roches précédentes, qui leur sont adossées,
que la couleur verte. Elles sont entièrement siliceuses , se réduisant naturellement en fragmens esquilleux , et n'offrant en grand que des indices de stratification verticale. Cette roche argilo-siliceuse est plus chargée de quartz,
et plus dure que le Wetrschiefer de Werner,
auquel elle se rapporte. Le plan des étangs où nous devions nous arrêter, est au fond de la gorge que nous avions à nos pieds. Nous y descendîmes en deux heures de teins par les pentes extrêmement roides de la Penna-Blanca , qui tirent leur nom de la couleur blanche des pierres calcaires dont elles sont formées. Ces pierres alternent avec des roches argileuses feuilletées. Elles se dirigent comme la chaîne , s'y adossent presque verticalement , et comme enappui des couches du versant septentrional. Leur inclinaison cependant s'adoucit vers le fond de la vallée. Elles
y deviennent horizontales un moment, mais c'est pour se redresser presque verticalement de l'autre côté, et s'élancer sur les flancs de la Maladetta, où elles se découpent en pics élevés ,
qui se confondent avec les crêtes avan-
cée S qui descendent des dernières cimes.
La roche calcaire est grenue, à grains trèsfins, un peu friable, grise ou blanche, faisant une lente effervescence , et se divisant naturellement en dales épaisses qui ont la forme de parallélogrammes. C'est une véritable dolomie ; cependant aucun fragment ne nous a présenté la phosphorescence par le frottement. Le schiste argileux qui 'l'accompagne est généralement