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Journal des Mines (1803-04, volume 16)

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81.711 UN voyAoe ,6o gris ou noir. Celui du fond de la vallée a le

tissu absolument fin et serré. Il est en feuillets très-minces, très-étendus, parfaitement plans, et dont la surface est comme satinée. En grand sa division naturelle offre des dales de forme trapézoïdale ou en lozange. L'observation du baromètre donne au plan des étangs 1798m. (923'.) au-dessus du niveau

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de la mer. Cette haute station fait partie de l'extrémité supérieure de la vallée de Vénasque , qui en se coudant à l'Est comme celle de Bagnères , vient embrasser les bases de la Maladetta et isoler sa masse de la chaîne centrale. 6n est au fond d'un cirque immense, bordé de crêtes inaccessibles, et refroidi continuellement par les glaces et les neiges

dont ses pentes intérieures sont chargées. Une pelouse humide , de vieux pins clair - semés, et les dernières plantes alpines , en occupent

les profondeurs. Cette haute solitude est la plus reculée , la plus silencieuse et la plus sauvage qu on puisse imaginer ; elle n'est pas même animée par le cours et le bruit des torrens ,7 car les eaux s'y perdent partout dans des gouffres.

Les troupeaux avaient déjà abandonné les hauteurs. Nous nous accommodâmes des débris d'une hutte construite par les pâtres Espagnols, et nous y passâmes très-froidement la plus belle nuit possible , sur une feuillée de Phododendruin. , à la lueur et à l'épaisse fu-

mée d'un bcher de bois de pin. Les guides

trouvèrent un abri sous les rochers voisins. Le thermomètre ne descendit pas plus bas que 3de. au-dessous de o.

A LA MALADtTTA, etc. 26t Le 17 de bonne heure, nous commenOmes, .monter les premières pentes de la Maladetta. La route d'abord n'est pas équivoque. La montagne s'étend de l'Est à l'Ouest. Les dernières cimes sont rangées sous la forme d'une crête aiguë qui domine les plus hautes neiges, et qui s'abaisse de part et d'autre dans la direction de la masse entière. Le versant septentrional est chargé de deux autres crêtes moins escarpées, qui montent en rampant vers celle du sommet, et qui vont la croiser à angle droit ; en sorte que

le glacier se trouve coupe en trois nappes im-

menses, qui pendent chacune dans une enceinte séparée. L'enceinte du milieu corres-

pond d'une part aux sommets les plus elevés , et de l'autre au plan des étangs. C'est par conséquent celle qu'il fallait choisir. Pour aborder cette enceinte , il nous fallut monter à travers les débris et les enlacemens de la végétation la plus abandonnée. La pente serait facile si on ne coupait point à angle droit. la direction des couches calcaires. Mais leurs feuillets verticaux forment, en se dépassant sue,

cessivement en hauteur, une suite rapide de degrés par lesquels on s'élève assez pénible-

ment.

Il faut une heure pour arriver au granite.

On est alors déjà avancé dans ce qu'on appelle la gorge d'Albe , qui n'est qu'un étranglement -

occasionné par le rapprochement des extré-

mités intérieures de l'enceinte du milieu. Tant.

qu'on la suit , on s'élève assez doucement.

Bientôt on n'a plus derrière soi qu'une étroite embrâsure , par laquelle on aperçoit encore les hauteurs du port de Vénasque. Eu face on voit-