Journal des Mines (1803-04, volume 16)
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SUR UN VOYAGZ
Peu après l'arête devient tout-à fait impraticable , et il faut entrer sur le glacier. Nous étions alors à près de 3000 mèt. M. Néergaard se trouva tellement incommodé de Maux de cur et d'étotrdissemens , occasionnés par la rareté de l'air, qu'il lui fut absolument impos-
sible d'aller plus loin. Je ferai remarquer en -passant , que le mai des montagnes attaque
presque toujours le petit nombre -des personnes qu'une disposition naturelle ou accidentelle y 'rend sujettes, à la hauteur de 2600 à 3000 immédiatement après les liires , mites de la haute végétation. Après avoir 'chausse de forts crampons, j'entrai sur le -glacier accompagné d'un seul guide. Il était onze heures et demie.- Il faut se diriger 'd'abord obliquement pour éviter les talus trop roides. et trbp glissans qui descendent à gauche du pied des dernières cimes. Les fentes ne sont pas nombreuses. Bientôt après .on peut tourner 'au midi, vers le fond du cirque2-La glace qu'on 'foule n'est plus si pleine, si verte et si transparente. Elle est composée de grains étroitement 'accolés ; sa couleur dans les fentes profondes, -est d'un. vert de mer pâle ; sur les bords elle est blanche. On n'aperçoit nulle part le fond. du
A l'aide de nos crampons, nous avançâmes
vite et sans difficultés vers le fond de l'enceinte.
Le grain de la glace était successivement deVenu plus tendre et plus lin; sa surface frappée
-des rayons du soleil éblouissait par un éclat vif autant que par sa blancheur. Cette apparence extraordinaire s'étant accrue j'en cherchai la cause, et je fus très-surpris en découvrant qu'elle.
A LA MALADETTA, etc.
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&ait produite par une multitude de priaies
hexaèdres de glace, ou si on veut, d'eau cris-
tallisée. Ces prismes grouppés , tantôt confusé-
ment, tantôt en petites houppes, étaient' parfaitement régulières. Leur longueur allait souvent jusque à quatre millimètres sur un .d'épaisseur. Nous étions alors un peu plus haut
que 3loom. A la manière dont les prismes Sont attachés, on ne saurait douter qu'ils n'aient été formés en place. Or si on se rappelle les expériences de Saussure , sur la température des glaces et des neiges très-élevées., -on, pourra
attribuer ce phénomène à une condensatiomi lente des vapeurs acquises opérée seulement
à la surface du glacier, pendant un état de calme dans l'atmosphère. 'Au reste', si cette découverte nous dédommageait de nos fati-
gues , le succès incomplet que nous allions ohtenir, fut plus qu'acheté -par les difficultés du trajet qui restait à faire.
L'arête que nous avionS, quitté s'insère comme on l'a vu , dans' la crête centrale , peu à l'Est de la sommité principale. C'est dans cet angle que le glacier S'élève davantage. Les pentes y sont extrêmement roides. Nous les avions évité d'abord, niais il fallut les reprenfut possible dre. Nous les remontâmes tant de tenir pied, et de sauteries fentes ; mais enfin, après nous être très-avancé, il fallut abandon-
ner l'espoir d'arriver près de
haute pointe, en gravissant sur les' dernières- neiges. .
.La hauteur des escarpeinens qui soutiennent les parties voisines de la crête, nous effrayait. Néanmoins, comme il n'ravait pas d'autrechemin , nous nous déterminâmes àles-aborder. s