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Journal des Mines (1803-04, volume 16)

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272.

e UR UN VOYAGE

A LA MALADETTA, etc. 273 dans un sol plus haut et moins égal que les plaines de la grande vallée du midi de la France. La Maladetta n'est point absolument isolée du faîte de la chaîne. Elle y tient à son extré-

que nous avons remarqué pour les vallées de Vénasque et de Bag-nères. Pendant long-tems elle suit dans une direction exactement parallèle, le pied de la montagne centrale, où elle prend naissance. Cette direction est aussi celle des hautes couches schisteuses dans lesquelles elle est encaissée. Son cours se coude ensuite

mité orientale par un appendice élevé, qui

forme le retour à l'Est de la vallée de Vénasque,

brusquement vers le Nord-nord-est, et tra-

verse perpendiculairement toutes les couches

précédentes. Les légères déviations qu'elle éprouve à la jonction des gorges transversales,

ont lieu de la même manière. Au reste, dans cette partie de la chaîne, le rapport de direction parallèle ou perpendiculaire des vallées, paraît aussi constant, relativement à la direction des couches qu'a celle de la chaîne entière. L'enchevêtrement des masses de men.tagnes suit partout la loi du cours des vallées. De plus, l'alignement des crêtes dominantes est de l'Est-sud-est, àl'Ouest-nord.- ouest; ce qui confirine pour toute cette surface , l'allure gé-

nérale des couches, constatées clans plusieurs de ses parties. L'horizon du côté du midi était en partie caché par le sommet de la Maladetta, ainsi que

par l'extrémité supérieure d'une crête de rochers , qui vient joindre sa base en rampant sur le versant méridional. Le reste des monta-

gnes d'A rragon. ne présentait aucune différence

remarquable dans ses formes ni clans ses dimensions. Le plus grand nombre des escarpemens et les plus élevés,, m'ont paru regarder

le centre de la chaîne, ainsi qu'on l'observe de l'autre côté. Seul'ement la dernière lisière

des montagnes est moins distincte : elle se perd

À

en s'insérant dans les montagnes d'Estoubès. Au fond de cette enceinte est' un dernier plan. supérieur à celui des étangs : on le nomme le clos du Taureau. Les eaux des neiges environnantes, et des glaces de la partie orientale de la Maladetta, s'y perdent dans un gouffre ouvert sur le prolongement des couches qu'on observe à la gorge d'Albe. Rien au reste n'est plus frappant que la manière dont les dolomies et les schistes argileux s'étalent sur les talus rapides de cette haute partie de la vallée de Venasque , et suivent clans leur contour la forme de son berceau. Leurs tranches noires et blanches, redressées de chaque côté, se prolongent à travers l'appendice qui unit la Maladetta à la chaîne centrale. Elles le composent en entier , ainsi que la partie voisine du faite. Le versant méridional de la Maladetta paraît encore plus rapide que celui du nord. Les parois de la vive arête du sommet ne sauraient être plus escarpées, mais leur hauteur est plus considérable ; ce qui provient vraisemblableMent de ce qu'il y a une épaisseur moins grande de glaces et de neiges. Outre la crête ascendante qui partage ce versant, on y voit percer des bandes de rocs aigus, qui forment comme autant de points d'arrêt. Les eaux retenues par une de ces barrières, formaient précisément au-

dessous de nous, et à 3oo mètres plus bas,

mit