Journal des Mines (1803-04, volume 16)
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TABLEAU DES MINES ET USINES
DÉ LA RLEUELIQUE , etc.
de couleur obscure et variée, nus , brisés
hommes simples et laborieux , dont les demeures enfumées et bruyantes sont autant d'ateliers de forgerons. Ils fabriquent principalement des clous , des armes à feu: , et les. différens ouvrages en fer compris sous le nom de ferronnerie (i). Ils trouvent dans ces branches d'industrie , dans l'exploitation des bois, dans celle des ardoisières , dans la fabrication de quelques étoffes, des ressources qu'un. sol peu fécond leur refuse. La culture n'a pu s'établir que dans quelques vallées étroites, où
hérissés , inclinés sous tous les angles , qui , tantôt présentant leur tranche , laissent distinguer leur tissu feuilleté , tantôt, au contraire , rie montrant de front qu'une de leurs lames, ressemblent à un glacis de maçonnerie en pente plus ou moins rapide. A des terrains cultivés ont succédé des forets
immenses. Les routes commodes qu'on avait suivies jusque-là, sont remplacées par des sentiers étroits et difficiles , dont la multiplicité cause quelque embarras. L'horizon si étendu dans les plaines ; se resserre ici entre des hauteurs. Au lieu des belles prairies qui , dans les
pays calcaires , bordent le cours sinueux et tranquille des rivières, on. ne trouve plus que des gorges resserrées , où les eaux encaissées entre les rochers, bouillonnent en s'efforçant
de se frayer un passage. La partie de cette chaîne qui la termine au Nord- est , porte en bas - allemand le nom de Hooge reenen, d'où l'on a fait dans le patois français ou wallon celui de Hautes-Fagnes : c'est un plateau marécageux couvert de tourbes, de bruyères, et de quelques buissons, d'où se précipitent en cascades les sources de quelques rivières qui coulent dans toutes les directions, 'vers la Meuse, la Moselle et le Rhin .
Dans l'Ardenne le chaume ne couvre point les cabanes comme dans les pays qui l'environnent; mais l'ardoise qui le remplace offre un coup d'oeil plus triste encore, et n'est point, comme dans nos cités , l'annonce de l'opulence. Sous ces toits d'ardoises habitent dec
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la décomposition des schistes les moins homogènes, a formé des dépôts mêlés d'argile et de
sable, mais peu profonds. On n'y recueille
guère que de l'orge, ,du seigle et du sarrazin. Encore ces productions ne suffisent - elles pas à la consommation des habitons, qui sont forcés d'avoir recours, pour leur subsistance , aux contrées voisines, dont heureusement plusieurs sont très-fertiles. Les Pommes de terre sont devenues une grande ressource. Les forêts
de l'Ardenne nourrissent beaucoup de gibier.
Les espèces animales y sont petites mais vigou-
reuses. Les moutons sont renommés pour la bonté de leur chair et pour la finesse de leurs toisons. La race du pays pourrait sans doute être encore perfectionnée par l'introduction des moutons 'd'Espagne. Le climat de l'Ardenne, quoique plus froid, plus humide que celui des pays qui l'environnent , et sujet à des brouillards épais, sur-tout dans les soirées de l'au(i) Ce sont des pelles , pincettes , tringles , gonds et pentures , verroux , crodiets , etc.