Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1803-04, volume 16)

334

OBSERVATIONS SUR LES VOLCANS

plie, il n'est pas facile 'de concevoir comment ils pouvaient être tous renfermés dans une roche solide. Il est moins facile encore de concevoir, que des feux capables de fondre le granite , la roche de corne, le porphyre, épargnassent les schorls , les leucites, et quelques autres substances qui se fondent et se réduisent en. verre dans nos fourneaux. La montagne volcanique de Viterbe montre des laves où les leucites sont si près les unes des

autres, qu'elles occupent entre elles plus de place que la pâte de la lave qui les contient.

Les laves de l'Etna renferment , outre les

schorls et quelques olivines , une multitude de lamelles cristallines, blanchâtres , demi-transparentes. On les a nommées sans hésiter.feldspath ; ce qui ne me semble pas aussi certain qu'on le pense.

Ces lamelles ont de deux à trois lignes de largeur, et demi-ligne environ d'épaisseur. On

les trouve aussi séparées une à une mêlées aux schorls , et aux menues scories du MontRosso , ou cratère de 1669. J'ai trouvé dans le

lit d'un ruisseau descendant de l'Etna , des fra.gmens roulés d'une ancienn e lave fort n oire

qui contiennent de ces lamelles en aussi grand nombre qu'aucun marbre lumaquel le peut contenir des fragmens de coquilles: Il serait bien extraordinaire si ces lamelles provenaient de feldspaths tels que nous les connaissons, qu'on ne trouvât mêlé avec elles aucun fragment plus gros et mieux déterminé, qui indiquât sans équivoque cette origine.

En admettant l'hypothèse que les couches d'où partent les laves, sont dans un état pul-

335 vértdent et vaseux, contenant les élémens de ET SUB, LEURS LAVES.

tous ces petits cristaux , on peut concevoir

comment ils s'y forment isolés, grouppés ou solitaires, et se trouvent ensuite dans la lave dans

cet état d'isolement. Les fragmens de roches naturelles rejetés le Vésuve, ne sont point de même espèce que les matières dont les laves sont composées. La plupart de ces fragmens sont de roches micacées à lames plus ou moins grandes, et de l'es-

pèce de granite appelé siénite. J'en ai trouvé un composé de quartz de feld-spath rose-pâle et de mica, un de roche quartzeuse blanche ; on en trouve aussi quelquefois de roche cal-; caire.

L'idée la plus vraisemblable qu'on puisse se former sur l'origine de ces fragmens , c'est qu'ils ont été enlevés du bord des couches , au travers

desquelles les laves qui viennent de grandes profondeurs, se sont ouvertes un passage. Ces fragmens sont apportés à la surface des laves jusqu'au pied de la cheminée du cratère, d'où ils sont lancés au dehors par les explosions mêlés aux fragmens séparés ou plutôt déchirés de la_ lave. Car ce ne sont pas les laves même

qui les apportent au jour, ce sont les explosions. Quelques-uns de ces fragmens de roches, na-

turelles n'ont pas été attirés par le feu , d'autres l'ont été plus ou moins ; ce qui dépend sans doute de la place qu'ils ont occupée dans le et du teins qu'ils y sont restés engagés. La pupart de ceux-ci ont retenu à leur suri.ace une croûte de la lave, et cette croûte renferme

Y4