Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1803-04, volume 16)

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OBSERVATIONS SUR LES VOLCANS'

des substances qui ne sont point celles du fragment qu'elle enveloppe. Au Vésuve, les couches percées par les éruptions , sont plus basses que la surface du sol en 'Auvergne et en plusieurs endroits d'Allemagne , elles sont au-dessus ; c'est pourquoi, on y voit en place les schistes ou-les granites que les éruptions ont brisés pour se faire un passage. Nul volcan ne repose sur des couches natu-

relles; elles se montrent quelquefois à l'extérieur; mais elles ont été ouvertes par les éruptions , et leurs bords sont restés en place:

Le foyer d'aucun volcan n'existe ni n'a existé dans le cône qui paraît au-dessus de la surface du sol. Ce sont les éruptions , qui , partant de ()Tan des profondeurs, l'ont élevé au travers des couches supérieures. Ainsi, quand on a dit que les montagnes volcaniques d'Auvergne reposent sur le granite , on s'est trompé, ou l'on a employé une expression inexacte , ne s'étant pas fait une idée juste du phénomène. Des laves peuvent avoir coulé sur le granite ou telle autre roche, et reposer sur elle, mais jamais le volcan lui - même ; ses bases sont au - dessous de tontes les roches visibles. C'est du sein même des laves, étant en fusion dans l'intérieur du volcan, que partent toutes les explosions. Elles renferment dans cet état de fusion , toutes les matières qui produisent les fermentations et le dégagement des fluides expansibles. J'ai été à portée d'en juger au Vésuve, d'après les signes extérieurs, autant qu'on puisse l'être. Le bruit continuel qui se faisait entendre par les deux bouches intérieures du cratère ,que

337 - 1T SUR LEURS LAVES. j'avais sons les yeux , était celui d'un bouillonnement accompagné de vapeurs enflammées, .et les gerbes de matières ardentes qu'elles lançaient par intervalles, étaient des morceaux sé-

parés de la lave dans leur état de fusion.. J'en voyait plusieurs en l'air changer de forme, et s'aplatir quelquefois sur les corps qu'ils frappaient ou embrassaient en tombant. Et parmi ces fragmens plus apparens , il y en a toujours une multitude de petits de la grosseur d'un pois et d'iule noisette , et de plus petits encore , qui montrent à leur surface, par leurs aspérités, tonsles caractères du déchirement. On donne le nom de scories à ces fragmens, pour les distinguer de la lave compacte, quoique leur composition soit la même que celle de la lave la plus dure, et c'est pour n'y avoir pas assez réfléchi, qu'on a dit que c'est la partie compacte seule qu'il faut observer pour juger de leur nature. Les morceaux que j'enlevai à la lave coulante avec un croc de fer, ont à leur surface les mêmes déchiremens ; les mêmes aspérités que les fragmens lancés par les explosions , et les uns et les autres contiennent les mêmes substances.

Cette séparation par déchirement de parcelles des laves, opérée par les fermentations et les explosions qui partent de leur sein, explique ces colonnes, quelquefois prodigieuses, de sable volcanique,' qui s'élèvent du cratère principal. Vu à la loupe, ce sable ne montre autre chose que de la lave très-menuisée, dont les particules, hérissées d'inégalités , ont le vif du noir et du vernis de la lave récente. On rencontre quelquefois dans les laves des