Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1804-05, volume 17)

SUR LE DYNAMOMiTRE ,Cé 'moyen, quelqu'ingénieux qu'il fût, ne parut Cependant pas suffisant aux naturalistes Buffon et Gueneau : en effet, ils ne voulaient pas seulement estimer la force musculaire qui agit sur un doigt ou sur une main, mais encore l'apprécier sur chaque membre séparément et sur toutes les parties du corps. Je ne rapporterai pas toutes les tentatives que je fis pour répondre au désir de ces deux savans ; mais j'observerai que, dans le cours des expériences qui furent fuites, on s'aperçut que

l'instrument que l'on cherchait n'était pas si

facile à trouver que d'abord on l'avait pensé. Il fallut rendre, comme nous l'avons dit, la machine portative, et lui donner une forme telle, qu'elle n'exposât pas à des accidens ceux qui voulaient essayer leurs forces : c'étaient `autant d'obstacles à surmonter , et on ne put les vain-

cre qu'après différens essais comparés entre eux. C'est du résultat de ces épreuves que j'ai obtenu le dynamomètre que j'ai proposé, avec lequel 'on peut facilement comparer les progrès des forces de l'enfance jusqu'à l'âge où la nature donne à l'homme tOutes les forces dont il est susceptible. Outre l'emploi qu'un naturaliste éclairé peut

faire de cette machine, il est d'antres usages

auxquels il est possible de l'appliquer utilement.

Par exemple, on peut s'en servir avantageusement pour juger de la force des bêtes de trait, sur-tout pour essayer et comparer celle d'un cheval relativement à un autre. Elle peut faire connaître jusqu'à quel point le secours de roues bien faites et bien montées fa.vorisera le mouvement d'une voiture '3, et

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E M. REGATIER.

quelle est sa force d'inertie en proportion de, sa charge.

On peut apprécier ce que la pente d'une, montagne donne de résistance au tirage ; juger si une voiture est chargée en proportion du nombre de chevaux qu'on doit y atteler.

Dans les arts, ont peut l'appliquer aux machines dont on cherche à connaître la résistance , et à estimer d'une manière certaine la force motrice qu'on doit y adapter ; il est en-

core possible de s'en servir comme de romaine, pour peser des fardeaux. Enfin, en réfléchissant aux applications dont elle est susceptible, on verra qu'il est bien des moyens de l'employer utilement. Rien ne serait plus aisé en physique que d'en faire un anémo-

mètre pour connaître la force absolue des vents, en y adaptant un châssis de grandeur

déterminée, garni de toile cirée ; et il ne serait pas encore impossible de calculer , avec cet

instrument, le recul des armes à feu, et par conséquent la force de la poudre. Malheureusement, dans le teins où cette machine touchait à la fin de sa construction, la mort nous enleva les deux savans qui devaient .s'en servir ; alors elle resta sans qu'on en, fît auçune application utile, elle ne fut qu'un* *objet d'amusement pour des jeunes gens qui clispu, .taient entr'eux de supériorité de force,;;,nialS

• en les observant dans leurs jeux , et

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leurs: expériences.',:j'euà note du résultat de enfin des données assez étendues pou.r_connaître qu'un homme de moyenne fo*rcel; lorsqu'il est d'aplomb sur lui-même (tel..qu;iest quand il s'exerce sur te dvnamomètrel)w peut D,