Journal des Mines (1804-05, volume 17)
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IMMO! DE LA HOUILLE ERISTE
parce que déjà réduite en poudre, il s'en déga-; g-eait une quantité considérable d'étincelles on fut même obligé de l'humecter pour diminuer cet inconvénient. Les épreuves continuées de cette manière, et la marche du fourneau, ne présentant aucun indice défavorable , on augmenta la proportion de la houille ; on la porta à un sixième, diminuant dans la même proportion la quantité de charbon de bois.- La chaleur ne semblait pas moindre que de Coutume; on -remarquait au contraire à- la sortie du gueulard plus de flammes , plus d'étincelles, et tout annonçait une_ digestion complète ; mais après un certain nombre de charges , le fondeur trouva que sa tuyère s'encrassait plus rapidement; les laitiers d'abord d'un blanc verdâtre , légers et bien fluides, devenaient peu à peu d'une couleur obscure, pesans , perdaient de plus en plus de leur fluidité, et le bout des tuyères semblait un peu altéré ; la même chose eut lieu dans les deux fourneaux. M. Etienne attribuait cette grande ardeur du gueulard et l'altération de la tuyère, à une augmentation de chaleur intérieure dûe à l'activité avec laquelle brûle la houille : mais cette augmentation, je crois, n'était qu'apparente, et n'avait lieu qu'à l'embouchure du fourneau. Dans l'intérieur la chaleur était réellement diminuée; on peut en juger : j'ai fait remarquer qu'il se dégageait des étincelles en plus grande quantité qu'à. l'ordinaire ; ces étincelles se brûlaient pour la plupart à leur sortie du gueulard, et augmentait ainsi la chaleur extérieure aux dépens du combustible destiné à brûler dans le fourneau.
DANS LA FABRICATION DIT FER.'
A cette cause de refroidissement ajoutons la vaporisation de l'eau qui absorbe du calorique ;
il doit même arriver que l'eau se décompose, et qu'il s'en dégage du gaz hydrogène dont la combustion n'a lieu qu'à sa sortie du gueulard; nouvelle cause de l'augmentation de flamme et de chaleur qu'on y remarque, et du refroidissement intérieur ; car l'hydrogène passant à l'état de gaz, absorbe plus de calorique que la d'eau, et l'oxygène de l'eau s'unissant vapeur d'eau au carbone, consomme en pure perte. Mais cette explication, sans être contestée en tous points, peut l'être en plusieurs. On ne niera point que la vapeur d'eau en contact avec le charbon ne soit décoMposée ; mais le courant
d'air est si rapide dans les fourneaux, dira-
t- on , que tous les gaz sont aussitôt emportés dans la partie supérieure : en passant au travers du minerai le gaz hydrogène doit être brûlé en un instant, et le calorique qu'il avait absorbé
est restitué ; ainsi tout bien analysé, la déperdition de chaleur causée par l'eau , dont la houille est humectée , se réduit à la quantité nécessaire pour la faire passer de l'état de guide à l'état de vapeur. L'altération que semble éprouver la tuyère; aurait besoin d'être plus attentivement exami-
née ; je pense qu'elle est Me au soufre que contient la houille.
De tous les indices de refroidissement, le moins équivoque est l'état des laitiers : devenant moins fluides, ils prouvent certainement un abaissement dans la température générale
du fourneau, je dis générale, parce qu'il ne serait pas impossible que la houille combustible,