Journal des Mines (1804-05, volume 17)
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'SUR LA STATISTIQUE MINi;RALOGIQUt
absorbe presqu'entièrement l'attention des maî-
tres de forges. Ils ont à peine le teins de se livrer à leur art , et se trouvent en quelque sorte forcés de l'abandonner presqu'entièrement à la routine de leurs fondeurs et de leurs
forgerons. Si quelques-uns parmi eux cherchent à perfectionner la qualité des fers par le mélange des mines ou l'emploi du nouveau combnstible , ils sont bientôt dégoûtés de leurs
tentatives par la mauvaise volonté de leurs ouvriers, et par les résultats toujours incer-
tains des premières expériences; mais sans accuser ici- la classe laborieuse des forgerons,
eaminons si leur conduite n'est pas dans la
uiature de leur apprentissage.
Le père, forme son fils au travail du fer, rarement se Char*ge-t-il d'apprendre son art à un. étranger. Leur conduite a sa source dans la nattire de leurs travaux. L'or, l'argent, le cuivre ne présentent pas les mêmes difficultés dans leur traitement. Il faut 8 à ie ans de sueurs et de fatigues quiMe renouvellent io fois le jour, avant de savoir rassembler le fer et le pétrir dans une -affinerie. Vouloir opérer_ des chan gemens à des -procédés qui leur coûtent si cher, c'est en même tems blesser leur amour-propre, et les exposer à des fatigues nouvelles. Le grand nombre des maîtres de forges partage donc à cet égard l'opinion de leurs ouvriers; peu d'entr'eux se mettent à la hauteur de découvertes que l'on fait dans leur art. On se plaint que les faillites sont plus -fréquentes aujourd'hui qu'autrefois. Elles sont en partie l'effet de la lenteur avec laquelle
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troduisent les améliorations qui ont lieu chez nos voisins , ou même _celles établies dans d'autres partie de la France. L'emploi de la houille introduit dans toutes les forges de l'An' gleterre , est à peine connu en France, même dans les Départemens ou ce fossile abonde. Des machines économiques, des cônstructions avantageuses , quoiqu'établies dans quelques forges , sont complètement ignorées dans les autres. Les 'Journaux des mines , ceux des arts et manufactures, etc. annoncent les découvertes nouvelle ; mais ils contiennent des développemens , des explications chimiques qui supposent des connaissances profondes , et peutêtre aussi serait-il juste de dire que les savans s'attachent généralement trop peu à se rendre intelligibles aux simples praticiens. En Ailemagne, en Suède, des écoles nationales ouvertes aux enfans des propriétaires de mines, leur fournissent des moyens faciles de puiser les connaissances de métallurgie et de mécanique auxquelles ne peut entièrement suppléer le sens le plus droit et la plus longue pratique. Comment se pourrait-il que l'expérience et l'industrie d'un individu borné à ses seules ressources, pussent jamais procurer des améliorations sensibles dans un art encore neuf, dont cependant l'origine remonte à l'époque la plus reculée. Dans tous les arts qui ont la plus légère influence sur la prospérité publique, le Gouvernement exige une garantie pour s'assurer des con..