Journal des Mines (1804-05, volume 18)
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ESS AIS
SUR Er moLYBDiwr.
VI. Phénomènes que présente le molybdène soumis à l'action du je u avec le contaet de l'air atmosphérique.
Un morceau de molybdène à l'état métal-
lique, pesant cinquante-trois grains, ayant une médiocre consistance et d'une couleur gris cendré, a, été mis dans un creuset de Hesse et exposé à une Chaleur que l'on a élevée graduellement. A peine la chaleur commença-t-elle à être d'un rouge foncé, que la surface de métal devint d'un jaune brunâtre, et passa prompte-
ment à un beau violet tirant sur l'indigo. On retira le métal du feu, on le brisa et l'on y trouva
un noyau dont la couleur était encore grise et n'avait éprouvé aucune altération. En allant de
ce noyau à la surface, la couleur passait
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ment, sa surface jusqu'à quelques lignes de profondeur fut d'un blanc bleuâtre, plus avant vers le. centre elle était bleue tirant au violet , et le noyau était violet tirant au brun, comme la matière que l'on avait obtenue en décomposant le
molybdate d'ammoniaque par la chaleur. La masse métallique, qui n'avait que peu de consistance jusqu'à ce que l'action du feu eût donné
une couleur blanche à sa surface, devint plus compacte et plus tenace ; on ne pouvait plus l'écraser qu'avec peine sous les doigts. En poussant le feu plus avant, toute la surface se cou-
vrit de l'acide molybdique qui se formait ; cet acide 'augmenta de plus en plus, et finit par se fondre. Ces, phénomènes indiquent manifestement divers degrés d'oxydation. On peut admettre
au.
l'oxyde brunâtre comme le premier degré :
au même degré de feu, il devint entièrement
même degré d'oxygénation que celui qu'on obtient en faisant rougir le molybdate d'ammonia-
jaune , au jaune brunâtre, et enfin au bleu. Le métal ayant été remis pendant un tems suffisant bleu : il fallut prendre beaucoup. de précautions pour parvenir à ce résultat, parce que la surface passait très - facilement à un plus haut degré
d'oxydation, et rougissait promptement. On
versa de l'eau froide sur cette masse bleue, qui fut en partie dissoute ; la dissolution s'acheva
par l'ébullition, et fut également de couleur
bleue. Lorsque le creuset en s'échanffant plus fortement passait au rouge foncé, le métal commençait promptement à, brûler,. en prenant également un aspect d'un rouge foncé : à ce degré de chaleur il conservait sa couleur d'un bien foncé; la chaleur augmentant, le métal devint presque ineandeseent , et après le refroidisse-.
l'oxide brun Niolet est très-vraisemblablement au
que. L'oxyde bleu, soluble dans l'eau, semble contenir une plus grande quantité d'oxigène :
l'oxyde blanc bleuâtre, peut bien n'être regardé _que comme un mélange d'oxyde bleu et d'oxyde
blanc , et ce dernier n'est vraisemblablement que l'acide molybdique, lequel fond et se sublime à une plus forte chaleur. Ces différens oxydes se suivraient ainsi dans l'ordre suivant:
le brun clair, le brun violet ou le violet, le bleu et le blanc. Parmi ces oxydes le bleu attira principalement mon attention, notamment à cause des diffé: rentes manières dont on peut le produire par l'oxydation et la désoxydation , dans le traite,.