Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1804-05, volume 18)

288

ESSAIS

de l'acide hydrothionique , et occasionnèrent un précipité semblable à celui de l'essai précédent. Une partie du molybdène forma avec l'acide libre une dissolution bleue au - dessus du

précipité. L'acide nitrique donna lieu à un semblable précipité : mais la liqueur bleue, qui était au-dessus, devint verdâtre, et ensuite d'un jaune rougeâtre par suite de l'Oxydation progressive. Les essais que nous venons de rapporter .indiquent que l'alcali ( la potasse ) n'exerce que peu d'action sur le molybdène par la voie sèche, -et encore moins par la voie humide. Je pensai

que si on en augmentait la quantité de soufre l'action pourrait être plus considérable, et je fis en conséquence les essais suivans.

Trente- neuvième essai. On prit dix grains de molybdène pulvérisé, "on les mit dans une demi-once de lessive alcaline, dans laquelle on avait dissous vingt grains de soufre; on fit bouillir et évaporer deux fois presque jusqu'à siccité. La matière était comme dans le trente-huitième essai, d'uu rouge cerise sur les bords de la capsule : la dissolution, après qu'on eût délayé dans l'eau, était d'un beau vert foncé. Le molybdène

ne parut pas d'ailleurs avoir été sensiblement attaqué ; on ajouta quarante grains de soufre, et on répéta trois fois le procédé précédemment indiqué. Le molybdène ne se trouva que peu,altéré et avec un déchet de deux grains seulement. La dissolution ayant été décomposée par l'acide

sulfurique ne donna qu'un précipité d'un bleu grisâtre, d'un aspect entièrement semblable à ce qu'on nomme lait de soufre, et contenant quelques flocons d'un gris jaunâtre.

Quaranlième essai. On prit ensuite deux drachmes

289 t'UR LE MOLYBDiNE: drachmes de lessive alcaline, trente grains de soufre, dix grains de molybdène ; le tout fut mis dans un creuset de Hesse, évaporé jusqu'à siccité, et rougi pendant un quart-d'heure. On délaya la masse dans huit onces d'eau, et l'on filtra ; le résidu non-dissous pesa trois grains La disselution était d'un beau rouge jaunâtre, l'acide sulfurique y produisit un précipité brun noirâtre, qui ne fut nullement altéré par excès du même acide : la liqueur ne manifesta aucun

indice de couleur bleue : le précipité, après avoir

été séparé, lavé et séché, était d'un noir brunâtre et pesait quarante-cinq grains. Il n'éprouva aucune altération lorsqu'on le fit bouillir avec l'acide sulfurique, et ensuite avec

muriatique : mais lorsqu'on ajouta de Pitcide nitrique à ce dernier, et qu'on refit , il fut décomposé et clissons , à l'exception

d'un peu de soufre. Une dissolution de baryte indiqua la présence de l'acide sulfurique. Cinq grains du -précipité ayant été rougis dans un petit verre laisserent échapper environs deux grains de soufre. Le résidu fut promptement oxydé par l'acide nitrique, mais dans cette dissolution il se trouva encore un peu d'acide sulfurique, ce qui prouvé que l'action du feu n'avait pas séparé tout le soufre. Il suit de ce que nous venons de dire, que le précipité était composé de molybdène à l'état métallique ou voisin de cet état d'hydrothionate de soufre , et d'un léger excès de soufre ;- tandis que les précipités du trente-sixième essai étaient composés de mo-

lybdène oxydé, uniquement combiné avec hicide hydrothionique ou tout au plus avec un peu de soufre. Cet essai , ayant été. répété sur Volume 18.