Annales des Mines (1866, série 6, volume 9)
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DES MINERAIS DE PLOMB. PRÉPARATION MÉCANIQUE 64 circonstances du travail au buddle, mais son mode d'action est si spécial que quelques explications sont dès à présent indispensables à l'intelligence des formules de traitement. Comme dans tout appareil à courant d'eau, la séparation des matières se fait au buddle en mettant en jeu la différence de mobilité des grains. Mais tandis qu'au caisson, au
square et au round buddle, à la frame, etc., les sables se déposent selon cette mobilité, ici rien ne s'arrête sur le plan incliné.
La pente du plan est fixe et l'eau est admise en nappe assez forte pour qu'aucun grain (même le plus gros grain de galène) ne reste immobile ; en sorte que si, à un moment donné, on arrêtait la marche du râteau, toute la charge du plan descendrait en quelques instants dans les boîtes infé-
rieures.
Les vingt et un râbles égaux que compte le râteau sont disposés obliquement par rapport à la ligne de plus grande pente ; le chargement se fait par l'angle supérieur à la
droite du plan, les produits se déversent incessamment, à la gauche dans les boîtes n° et n° 2, et à la base dans les boîtes n° 3 et n° 4. La trajectoire d'un grain est une ligne en zigzag formée de deux séries d'éléments rectilignes ; à chaque oscillation
du râteau, le grain en arrivant au contact d'un râble ascendant se trouve remonté et poussé à gauche jusqu'à ce qu'il lui échappe ; une fois libre, c'est-à-dire perdant chaque intervalle qui s'écoule entre deux contacts, il descend selon la pente du plan.
Les matières sur le buddle sont ainsi alternativement soumises à l'impulsion de l'eau seule ou à celles combinées de l'eau et du râteau. Les éléments de trajectoire parcourus sous l'influence des râbles sont et peu près identiques pour
des grains de nature différente ; au contraire, pendant la période de liberté, la mobilité plus ou moins grande détermine la longueur relative de l'élément décrit dans le sens
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de l'inclinaison. Si, au lieu de la trajectoire en zigzag nous considérons sa direction d'ensemble, cette ligne fera avec la tête du plan un angle ayant pour sommet le point d'admission, et cet angle, variable théoriquement de o° à go°, est d'autant plus aigu que le grain est moins mobile : c'est pourquoi la richesse des produits va en décroissant de la boîte n° 1, opposée au chargement, à la boîte n° h située à la base et à la droite du plan. La mobilité varie en sens inverse du volume et de la densité et dépend de la forme; examinons ici l'influence de ces trois éléments. La forme qui résiste le mieux à l'entraînement est celle de la -galène dont le clivage donne des cubes et surtout des prismes aplatis (*), la grande base repose sur le plan et la petite section se présente au choc des filets fluides. Les grains de blende 'et de gangue ont au contraire des formes polyédriques semblables à celles des fragments cassés au marteau et roulent plus facilement sur le buddle; d'autant mieux que le roulement sur la surface du bois, toujours mise à nu par l'action du râteau, est bien plus aisé que sur les dépôts sableux qui garnissent dès le début le fond des appareils ordinaires. En valeur absolue, la pente (environ 8 centimètres par mètre) est forte ; les grains de gangue arrondis, même ceux qui sont gros, peuvent être regardés comme très-mobiles.
Poursuivons l'étude de la mobilité sur le buddle en recourant à quelques hypothèses. Supposons cite l'on passe au buddle des sables parfaitement classts et comprenant un mélange : galène A, blende
B, grains galène, blende et gangue engagée C, enfin gangue libre D. Ces quatre qualités se rendraient respectivement aux quatre boîtes de l'appareil ; la boîte n° i conM'il s'agit ici de grains de dimensions appréciables et non des petites lamelles de galène qui, lors du lavage des slimes, flottent it la surface des eaux boueuses.
Tons IX, i866.
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